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L’essentiel
Dix jours après l’arrestation de Mohamed Amra en Roumanie, plusieurs interpellations ont eu lieu dans son entourage, avec dix-huit personnes mises en examen, et huit d’entre elles encore en garde à vue. Certaines des personnes arrêtées sont liées à la Black Manjak Family.
Une enquête qui se précise
Les enquêteurs s’efforcent de retracer le parcours de Mohamed Amra, qui a passé près de 284 jours en cavale. Lundi, huit individus ont été interpellés en Ile-de-France, dans la région de Rouen, d’où Amra est originaire, ainsi qu’autour de Dreux. Ces arrestations sont le résultat d’une surveillance prolongée des suspects identifiés par l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLO).
Des sources proches de l’enquête indiquent que les autorités attendaient de capturer Amra avant de procéder aux interpellations, bien que certains suspects aient été dans leur collimateur depuis longtemps. La capture d’Amra a en effet été complexe, la dernière trace de son passage remontant à un guet-apens mortel au péage d’Incarville, qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires le 14 mai 2024.
Les premières phases de la cavale
Les enquêteurs estiment qu’Amra a passé une partie significative de sa fuite à Compiègne, bien qu’ils peinent à retracer les premiers jours suivant son évasion. Après s’être caché dans cette ville, il a rejoint la région rouennaise avant de se rendre en Roumanie, empruntant un trajet à travers l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, et enfin la Hongrie. Deux individus, un Français et un Albanais, qui l’accompagnaient dans le véhicule, sont également en fuite.
Les ramifications de l’affaire
Les investigations mettent au jour un réseau complexe autour de Mohamed Amra. Des vidéos de surveillance au péage montrent cinq silhouettes suspectées d’être impliquées. Parmi les suspects, Fernando D., un trentenaire déjà interpellé en Espagne, pourrait être l’un des assaillants responsables du décès des deux agents pénitentiaires. Alan G., également arrêté au Maroc, suscite l’intérêt des enquêteurs en raison d’un sac-poubelle trouvé chez ses parents, contenant des vêtements similaires à ceux portés lors de l’attaque, ainsi que des traces de sang.
Les membres du commando en fuite
Un troisième membre de ce commando est décédé dans un accident de la route en novembre dernier, tandis qu’au moins un autre reste introuvable, probablement à l’étranger. Deux hommes ayant été identifiés comme surveillant la situation lors de l’audition d’Amra ont été mis en examen et écroués, soupçonnés d’avoir alerté les assaillants.
Liens avec la Black Manjak Family
Parmi les suspects interpellés se trouvent des membres d’une organisation criminelle normande, la Black Manjak Family (BMF), liée au trafic de stupéfiants. Un individu clé, Jean-Charles P., détenu au moment de l’évasion d’Amra, est suspecté d’avoir joué un rôle central dans l’organisation de cette opération criminelle. Les enquêteurs ont constaté qu’il avait eu de nombreux échanges avec Amra pendant leur incarcération.