Une infirmière de l’hôpital André-Grégoire de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, a été mise en examen samedi pour agressions sexuelles sur mineurs, après l’exploitation de vidéos impliquant des nourrissons, a indiqué le parquet de Bobigny. Elle est également poursuivie pour captation et diffusion d’images à caractère pédopornographique.
Âgée de 26 ans, cette femme s’était présentée mercredi soir au commissariat de Clichy-sous-Bois afin de dénoncer des faits qu’elle aurait commis, selon le parquet. Elle avait notamment impliqué un homme de 28 ans avec qui elle aurait entretenu une relation. Ce dernier a été mis en examen pour complicité d’agressions sexuelles et est soupçonné d’en être l’instigateur. Selon ses déclarations, elle se trouvait sous son emprise.
Les deux personnes mises en cause ont été placées sous contrôle judiciaire, malgré l’avis contraire du parquet qui avait demandé leur détention provisoire.
Deux victimes identifiées
Cette affaire a débuté avec la diffusion, sur la plateforme TikTok, de plusieurs vidéos alertant sur « un scandale dans un hôpital du 93 ». Une vidéo, largement partagée et vue plus de 1,4 million de fois, montrait un homme face caméra affirmant que « deux personnes travaillant avec des nourrissons s’amusent à maltraiter des enfants noirs », précisant que ces actes avaient un caractère sexuel.
Le parquet a toutefois précisé qu’« il n’y a aucun caractère racial dans le passage à l’acte », soulignant que l’une des victimes est un enfant blanc et l’autre un enfant noir. Deux victimes ont pour l’instant été identifiées à partir de l’analyse des vidéos. Les faits reprochés se seraient déroulés entre décembre 2024 et janvier 2025.
Pas une pratique collective de service
Dans un communiqué publié vendredi, la direction du groupement hospitalier de territoire Grand Paris Nord-Est a indiqué que l’infirmière en question travaillait exclusivement au service de réanimation néonatale de l’hôpital de Montreuil, chargé des soins aux bébés nés prématurément. Elle ne travaillait pas à la maternité.
« Si ces agissements sont confirmés par l’enquête de police en cours, ils constituent une grave dérive personnelle que l’hôpital condamne fermement. Ils ne représentent en aucun cas une pratique collective du service », a souligné la direction du groupement hospitalier.
La rumeur avait rapidement suscité l’émoi dès mercredi et jeudi, avec de nombreuses mères inquiètes contactant l’hôpital, parfois après avoir accouché sur place il y a plusieurs mois. L’infirmière mise en cause a été suspendue à titre conservatoire dans l’attente des conclusions de l’enquête de police.
