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Mohamed Amra, le narcotrafiquant en fuite, accepte son extradition vers la France
Mohamed Amra, le narcotrafiquant activement recherché par les autorités françaises depuis son évasion spectaculaire en mai 2024, a consenti dimanche à être remis à la France. Il avait été interpellé la veille en Roumanie, mettant fin à neuf mois de cavale. L’homme, menotté et portant une veste de sport noire, a été présenté à un juge à Bucarest.
Le ministre de l’Intérieur roumain, Catalin Predoiu, a déclaré dimanche soir sur France 2 que Mohamed Amra « voulait faire des opérations (de chirurgie) esthétiques » en Roumanie et prévoyait de « quitter le pays pour la Colombie ».
Les forces de l’ordre roumaines l’ont « repéré » et appréhendé « vers 15 heures près d’un centre commercial » samedi à Bucarest, avant de le remettre à la police roumaine spécialisée dans la lutte contre le crime organisé. « En dépit du changement de coloration de ses cheveux, l’identification de l’intéressé est confirmée par une reconnaissance faciale et la comparaison d’empreintes digitales », a précisé la procureure de Paris, Laure Beccuau.
Une évasion sanglante en mai dernier
Suite à son arrestation, dix personnes de son entourage ont été interpellées « samedi puis dans la nuit », a annoncé la procureure. Elles « sont suspectées d’avoir participé à la préparation, à l’exécution de l’évasion mais également d’avoir favorisé la dissimulation du fugitif ».
Le 14 mai 2024, le détenu multirécidiviste Mohamed Amra, surnommé « La Mouche », avait été extrait de sa cellule pour être présenté à un juge d’instruction. Un commando avait alors attaqué le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure), utilisant une voiture-bélier et des fusils d’assaut pour libérer le détenu. L’agression avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires et blessé trois autres.
Un adolescent délinquant à la « dangerosité grandissante »
La France découvrait alors l’existence de Mohamed Amra : un adolescent délinquant, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés, et qui a progressivement « dérivé vers la violence », selon un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) publié en juillet 2024, pour rejoindre le grand banditisme. Sa « dangerosité grandissante » n’avait pas été correctement évaluée, alors qu’il est soupçonné d’avoir continué « ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence » depuis la prison.
Samedi, les familles des deux agents tués, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, ont réagi auprès de l’AFP, par l’intermédiaire de leurs avocats, à l’arrestation de Mohamed Amra, exprimant toutes deux un « soulagement ».