Un élève du lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes est suspecté d’avoir commis une attaque au couteau ce jeudi, événement ayant causé au moins un décès et trois blessés avant que le suspect ne soit interpellé. Avant le drame, un mail inquiétant comportant un document de treize pages a été envoyé aux élèves de cet établissement.
Ce document PDF, peu remarqué au départ par les élèves, a été adressé ce matin même aux collégiens et lycéens du lycée catholique situé dans le quartier de Doulon. Il proviendrait d’un lycéen inscrit dans cet établissement privé. Si le lien entre l’expéditeur et l’auteur présumé de l’attaque reste à confirmer, plusieurs témoignages semblent indiquer que c’est bien lui.
Après l’attaque, de nombreux élèves ont fait référence au contenu de ce courrier, que nous avons pu consulter. Le document, davantage littéraire que factuel, exprime la vision du monde de son auteur, principalement tournée vers une critique virulente de la mondialisation qu’il tient responsable des malaises actuels. Il dénonce l’inaction générale et interroge avec cette phrase particulièrement lourde de sens au regard des événements survenus : « Pourquoi continuer à vivre soumis à un système qui détruit notre essence même ? »
Un message prémonitoire et ambigu
Dans l’introduction, l’auteur souligne que « ce document ne justifie aucun acte », suggérant que l’attaque était envisagée et préméditée. Il présente ce texte comme une « synthèse inachevée de son manifeste officiel ». Intitulé « L’action immunitaire », ce document de treize pages se compose de trois chapitres où l’auteur déplore un « écocide globalisé » et les agressions répétées de l’homme contre son environnement.
Il appelle à un retour à une existence plus authentique, « sauvage, organique, indomptable », tout en dénonçant « la violence systémique et l’aliénation sociale », reprenant une rhétorique proche de celle des courants anarchistes qui condamnent « le système » dans une perspective complotiste où tous les pouvoirs viseraient à soumettre la population.
Après une analyse de la peinture Le Misanthrope de Pieter Brueghel l’Ancien, réalisée en 1568, le texte s’achève sur une conclusion glaçante : « La seule solution, ce serait peut-être d’agir, de refuser, de saboter et de protéger. » Ces mots résonnent lourdement au regard du contexte de violence dans lequel ils ont été écrits.
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