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Le jeudi 24 avril 2025, une adolescente de 15 ans est décédée dans sa classe à Nantes, poignardée par un jeune homme. Suite à ce drame, François Bayrou a annoncé vouloir renforcer les contrôles aux abords des établissements scolaires, évoquant notamment l’installation de portiques de sécurité, mesure cependant critiquée pour son inefficacité. Ce fait tragique rappelle que les écoles ne sont pas épargnées par des attaques meurtrières affectant élèves et enseignants, qu’il s’agisse d’individus internes ou externes, avec des motivations et modes d’action très divers, comme l’ont démontré plusieurs affaires majeures en France depuis vingt ans.
2005 : L’étudiante de l’IUT d’Orléans assassinée
Le 22 juin 2005, Julia, 20 ans, en deuxième année de gestion des entreprises et administrations à l’IUT d’Orléans, a été mortellement blessée par un étudiant armé d’une carabine. L’agresseur a tiré trois balles à bout portant, avant d’être maîtrisé par un professeur. La victime est décédée de ses blessures peu après. L’enquête a révélé que le jeune homme était obsédé par Julia, qu’il poursuivait de son harcèlement constant. Avant son acte, il avait visionné le film Elephant, relatant la tuerie de Columbine aux États-Unis. Condamné à 30 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté de 20 ans, il a marqué ce drame traumatisant au sein de la communauté universitaire.
2012 : Attaque terroriste contre une école juive
Le 19 mars 2012, Mohammed Merah a attaqué à moto le collège-lycée Ozar-Hatorah à Toulouse, faisant quatre morts, dont trois enfants, et un blessé. Cet attentat, revendiqué par un groupe lié à Al-Qaïda, s’inscrit dans une série d’assassinats ciblés qui avaient débuté avec le meurtre de trois militaires. Après 32 heures de siège, les forces de l’ordre ont abattu le terroriste dans son appartement. En 2019, son frère Abdelkader Merah a été condamné à 30 ans de prison pour complicité dans les attentats. Ce drame a profondément marqué la vigilance contre le terrorisme au sein des établissements scolaires français.
2014 : Une enseignante poignardée à Albi
Le 4 juillet 2014, une enseignante de l’école primaire Edouard Herriot à Albi a été assassinée par une mère d’élève âgée de 47 ans. Cette agression s’est produite devant la classe et a provoqué la mort immédiate de la victime. Placée en hôpital psychiatrique, l’auteure a été déclarée irresponsable pénalement, suite à un diagnostic de délire paranoïaque. Convaincue à tort que l’enseignante voulait lui enlever sa fille, elle avait agi sous le coup de troubles psychiatriques sévères.
2020 : L’assassinat de Samuel Paty
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine, a été décapité près de son collège. Cet assassinat a suivi la diffusion en classe de caricatures du prophète Mahomet, issues de Charlie Hebdo, qui avaient suscité une controverse parmi certains parents. Sa photo et ses coordonnées ont été diffusées sur les réseaux sociaux, accompagnées de menaces. Plusieurs personnes ont été poursuivies pour complicité, avec des peines allant jusqu’à 16 ans de réclusion criminelle. Une procédure d’appel est prévue début 2026 pour certains suspects liés à cette affaire d’ampleur nationale.
2023 : Une enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz
Le 22 février 2023, Agnès Lassale, professeur d’espagnol au collège Saint-Thomas d’Aquin, est décédée après avoir été poignardée par un élève en cours. Ce dernier, âgé de 15 ans et souffrant de troubles psychiatriques, a attaqué son enseignante avec un couteau dissimulé dans un rouleau de sopalin. Il évoquait la présence d’une « voix » l’incitant à commettre ce geste. Sous suivi psychiatrique et victime de harcèlement scolaire antérieur, il a été mis en examen pour assassinat et placé en détention. Malgré plusieurs expertises contradictoires sur sa responsabilité pénale, il fait l’objet d’un renvoi devant la cour d’assises des mineurs pour assassinat avec préméditation.
2023 : Attaque terroriste dans une cité scolaire d’Arras
En 2023, un professeur de français, Dominique Bernard, a été poignardé mortellement devant la cité scolaire Gambetta-Carnot à Arras par Mohammed Mogouchkov, radicalisé et fiché S. L’assaillant, armé de deux couteaux, a également blessé un autre enseignant, un agent technique et un chef cuisinier. Interpellé grâce à l’intervention de la police, qui a eu recours à un taser, il a reconnu avoir ciblé ce professeur en raison de sa fonction, symbole à ses yeux des valeurs de la République et des droits de l’homme. Mis en examen pour assassinat et tentatives d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste, il est incarcéré dans un centre pénitentiaire en Seine-et-Marne.