À Bordeaux, une violente bagarre s’est déclenchée au sein de la cour d’assises de la Gironde. Cet incident a éclaté lundi soir lors du procès de trois jeunes hommes accusés dans l’affaire d’une fusillade ayant entraîné la mort de Lionel, un adolescent de 16 ans.
Selon un communiqué de la cour d’appel, des troubles graves ont eu lieu à l’issue de la première journée d’audience, notamment dans la salle d’audience et dans la salle des pas perdus, causant des blessures parmi les fonctionnaires de police intervenus pour rétablir l’ordre. Une enquête a été ouverte afin de déterminer précisément les circonstances de cette rixe.
Calme avant l’orage
L’ensemble de la journée s’était déroulé dans un calme inhabituel. C’est seulement à la fin de l’audience qu’une vingtaine de jeunes, habillés de noir et aux gabarits imposants, ont fait leur apparition dans la salle d’audience, s’asseyant sur un banc situé au fond de la pièce, rapporte Me Yann Herrera, avocat des proches de la victime. Alors que la salle se vidait, de nombreux individus ont entamé une altercation violente, certains équipés de gants renforcés, dans un couloir séparant la salle d’audience de la salle des pas perdus, avant que la bagarre ne gagne la salle elle-même.
Me Grégoire Mouly, avocat d’un des accusés présente librement, décrit une scène d’une extrême violence : « Une vingtaine de personnes se sont précipitées sur mon client, qui a été blessé à l’épaule. » Il souligne, à titre personnel, ne jamais avoir été témoin d’une telle intensité de violence au sein d’une salle d’audience. En réponse à ces événements, la cour d’appel de Bordeaux a annoncé que l’audience, initialement prévue jusqu’au 23 mai, sera poursuivie sous une surveillance renforcée.
Le contexte dramatique de la fusillade
Le samedi 2 janvier 2021, peu après 22 heures, au pied d’un immeuble situé dans le quartier des Aubiers, au nord de Bordeaux, Lionel vendait des pâtisseries afin de financer un départ au ski. C’est alors qu’une fusillade a éclaté, des tireurs armés d’un fusil automatique ouvrant le feu au pied de l’immeuble.
Selon les témoignages recueillis, l’un des tireurs aurait lancé : « Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez. » Un homme cagoulé aurait ensuite poursuivi plusieurs adolescents, qui tentaient de fuir, sous les cris « Fumez les petits ». Trois mineurs, âgés de 13 à 16 ans, ont été gravement blessés et se sont réfugiés dans les environs. Lionel, lui, est resté inanimé, touché par deux balles, dont une dans le thorax, succombant à ses blessures.