Braconnage à Mayotte : un homme arrêté avec 70 kg de viande de tortue
À Mayotte, le marché noir de la viande de tortue continue d’attirer les braconniers, avec des prix pouvant atteindre 60 euros le kilo. Récemment, un individu a été appréhendé pour braconnage dans la localité de Kani-Kéli. Les autorités locales ont rapporté que 70 kg de viande provenant d’espèces protégées ont été saisis lors de cette intervention.
Dans la nuit du 15 au 16 mars, l’Office français de la biodiversité (OFB), en collaboration avec la gendarmerie de l’île, a réussi à arrêter un homme en flagrant délit. Selon un communiqué émis par la préfecture de Mayotte, le suspect, déjà connu des forces de l’ordre pour des méfaits similaires, fait face à des accusations pouvant entraîner une peine de trois ans de prison et une amende pouvant atteindre 150 000 euros.
Chaque année, Mayotte constate environ 3 000 pontes de tortues, mais se débat également avec près de 200 cas de braconnage signalés. Les évaluations effectuées par le Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues (Remmat) estiment que 350 tortues sont tuées annuellement. L’association Sea Shepherd va même jusqu’à affirmer que le nombre de tortues abattues pourrait atteindre un millier, bien que ces données restent difficiles à confirmer.
Face à cette problématique croissante, la préfecture de Mayotte a inauguré en août 2024 un programme de protection des tortues marines. Ce pacte vise principalement à sauvegarder les espèces en danger, telles que la tortue verte et la tortue imbriquée, qui sont les plus chassées sur l’île. Les initiatives incluent des efforts pour mieux comprendre les méthodes de braconnage, renforcer la surveillance des endroits sensibles, ainsi que mener des enquêtes judiciaires sur les réseaux de vente et appliquer des sanctions plus sévères envers les consommateurs de viande de tortue.