Un été 2023 qui devait être une belle soirée a basculé dans le drame pour Nathalie et sa famille. Installés à la terrasse du restaurant Sénéquier, à Saint-Tropez, lieu emblématique fréquenté naguère par Brigitte Bardot ou Picasso, ils profitent d’un moment agréable malgré la proximité des tables et la foule environnante. « Il faisait bon, on était bien, même si […] on était un peu collés », raconte la mère de famille.
Mais ce qui apparaît comme une douce soirée vacancière se transforme en un traumatisme profond, encore vif deux ans plus tard. Lorsqu’un serveur, occupé à préparer une crêpe Suzette, s’installe à proximité avec sa poêle et son réchaud, il ne prend pas les précautions nécessaires malgré l’inquiétude émise par le mari de Nathalie. Incapable de déplacer sa chaise, cette dernière se retrouve soudainement projetée au sol, enflammée. « Je brûlais. Je hurlais. C’est comme si on m’avait jeté de l’acide. C’était interminable. Puis on m’a aspergée d’eau », décrit-elle.
Les images de vidéosurveillance capturent nettement une boule de feu, confirmant la violence de l’accident. Alors que les tables alentours sont rapidement remises en ordre, la famille est conduite à l’intérieur du restaurant. Nathalie perçoit alors une volonté de la dissimuler aux yeux des autres clients. L’intervention des pompiers et de la police municipale est nécessaire, toutefois les urgences locales sont fermées. Elle dénonce également des interrogations « bizarres », insinuant une remise en cause implicite de leur responsabilité. Plusieurs témoins corroborent pourtant sa version des faits.
Procédure judiciaire bloquée et absence d’excuses
Suite à l’incident, Nathalie dépose plainte auprès de la gendarmerie de Sainte-Maxime. À son retour en Île-de-France, l’examen hospitalier à Garches révèle des brûlures au deuxième degré et prescrit un arrêt de travail de 30 jours. Un suivi psychologique atteste du choc subi. Malgré cela, l’enquête ouverte au parquet de Draguignan stagne depuis août 2023, sans avancée notable. La victime exprime son incompréhension face à cette inertie judiciaire. Par ailleurs, elle n’a jamais reçu d’excuses, ce que déplore son avocat.
En réaction à cet événement dramatique, le restaurant Sénéquier a retiré la crêpe Suzette de sa carte, geste symbolique mais insuffisant pour compenser les séquelles physiques et psychologiques endurées par Nathalie.