Les forces de l’ordre reçoivent régulièrement des lettres de remerciement, souvent émanant de personnes secourues. Toutefois, il arrive que des chauffards interpellés expriment à leur tour leur gratitude, un phénomène assez rare. Fin juin, dans l’Orne, les gendarmes ont ainsi reçu un message envoyé par les parents d’un jeune conducteur arrêté pour excès de vitesse. Ces derniers ont salué l’attitude des militaires, qui avaient fait preuve « à la fois d’autorité et de pédagogie », soulignant que leur intervention avait sans doute « sauvé une vie » et que cela les avait « soulagés » et « rassurés ».
Le chef d’escadron Stéphane Fournier, responsable de la sécurité routière dans l’Orne, a témoigné de sa surprise face à ce genre de remerciement. Il explique que le père de ce jeune a compris la véritable mission des gendarmes : « On ne verbalise pas pour le plaisir mais pour sauver des vies. » Il insiste sur la nécessité de faire prendre conscience aux chauffards que la route n’est pas un terrain de jeu. Ces lettres, même si elles restent rares, valorisent la reconnaissance d’une approche humaine et pédagogique de la part des forces de l’ordre.
Un « électrochoc » salué par un automobiliste
En août 2019, un conducteur interpellé pour excès de vitesse en Haute-Savoie avait écrit une lettre de remerciement aux policiers, devenue virale sur les réseaux sociaux. Il y exprimait que l’intervention policière avait été un véritable « électrochoc » qui l’avait aidé à reconnaître que le principal danger sur la route venait de lui-même. Il confiait que sa famille avait longtemps redouté de l’accompagner en voiture, qu’il avait ignoré ces avertissements, mais que cette contravention l’avait conduit à présenter ses excuses à ses proches pour avoir mis leur vie en péril. La police nationale avait salué publiquement cette prise de conscience bénéfique à la sécurité routière.
Remerciements après une garde à vue pour alcoolémie
En mai 2018, un automobiliste placé en garde à vue pour conduite alcoolisée a adressé une lettre émouvante aux gendarmes de Châteaulin dans le Finistère. Reconnaissant la nécessité de la mesure malgré la souffrance qu’elle lui avait causée, il a remercié les militaires pour leur « humanité collective », leur « écoute » et leur soutien. Il expliquait avoir été abattu, mais que leur attitude lui avait donné la force de se reconstruire. La gendarmerie a salué cette démarche honnête qui illustre l’importance de la prévention, parfois accompagnée de sanction.
Une carte postale venue de Croatie pour dire merci
Les gendarmes de Fère-Champenoise en Champagne ont reçu en novembre 2017 une carte postale d’un automobiliste en vacances en Croatie, remerciant d’avoir retiré son permis de conduire à la suite d’un accident lié à l’alcoolémie. L’homme expliquait avoir récupéré son permis et que cette sanction lui avait servi d’éveil de conscience, ajoutant avec humour que sa femme l’aimait beaucoup plus désormais. Les forces de l’ordre ont souligné que cette histoire, malgré son ton léger, illustrait une réelle prise de conscience et en ont félicité l’auteur.
Un parcours sentimental grâce à une suspension de permis
En août 2017, une automobiliste avait envoyé une carte postale depuis l’Italie aux policiers de Morlaix. La suspension de son permis pour contrôle alcoolémique positif en 2015 l’avait conduite au covoiturage… puis à une rencontre amoureuse. Deux ans plus tard, elle les remerciait pour ce qu’elle qualifiait de sauvetage. Le chef de commissariat avait alors témoigné que recevoir des remerciements pour un retrait de permis était une rareté, voire une grande première.
Un chauffard thaïlandais au sens de l’humour
Les gendarmes du peloton motorisé de Mios en Gironde ont reçu en janvier une carte postale de Thaïlande, envoyée par un automobiliste qui subissait une suspension de permis de quatre mois. Ce dernier, visiblement plein d’humour mais encore « un peu frustré », leur annonçait profiter du soleil loin de France, garantissant ainsi qu’il ne conduirait pas sur le territoire pendant cette période. Les militaires ont répondu avec malice qu’ils attendraient son retour « bien équipés avec nos jumelles, notre éthylotest et notre kit de dépistage stupéfiant ».
