Dimanche dernier, sur directive de la justice française, les garde-côtes britanniques ont intercepté un voilier de plaisance parti du Havre. Skippé par deux ressortissants ukrainiens, ce voilier transportait cinq migrants – quatre hommes albanais et une femme vietnamienne – en situation irrégulière vers la Grande-Bretagne.
Contrairement aux traversées illégales habituelles, souvent effectuées à bord de petits canots semi-rigides surchargés appelés « small boats », cette opération révélait l’emploi d’un voilier monocoque de plaisance, disposant d’une place réservée au port du Havre. Cette particularité avait suscité l’attention des gendarmes du port, déclenchant une enquête du parquet du Havre, qui a permis de mettre en lumière un réseau de passeurs à dimension internationale.
Voilier utilisé par un réseau de passeurs internationaux
Les investigations ont confirmé que le voilier était exploité par un réseau criminel étendu facilitant l’immigration illégale. Sur instructions, les autorités britanniques ont intercepté le navire au large de l’Île de Wight. Le voilier a ensuite été escorté jusqu’à la marina de Gosport, dans le comté de Hampshire, où les deux passeurs ukrainiens, âgés de 37 et 43 ans, ont été arrêtés.
Les passagers à bord, en situation irrégulière, comprenaient également un Albanais placé en détention provisoire pour ne pas s’être présenté à une audience en lien avec des infractions aux stupéfiants. Les deux passeurs sont formellement accusés d’avoir facilité l’immigration clandestine.
Un précédent illustrant le recours croissant aux voiliers
Ce cas fait écho à une interception similaire survenue le 13 avril dernier. Un voilier de luxe, baptisé Tacoma et modèle Beneteau Oceanis 393, avait été intercepté au départ de Brest avec 21 migrants clandestins à son bord. Loué par un citoyen albanais, le bateau avait été repéré alors que son propriétaire, inquiet, avait alerté les autorités. Le skipper albanais a été condamné à sept ans de prison par la justice britannique.
Cette affaire, largement médiatisée, a conduit les autorités françaises et britanniques à avertir les loueurs de bateaux sur les risques d’utilisation de ce type d’embarcations pour le trafic de migrants.