Victimes ou complices ? La justice turque doit trancher ce jeudi. Deux jeunes Françaises interpellées fin février lors d’une escale à Istanbul, en possession de valises remplies de cannabis, doivent comparaître devant un tribunal, a indiqué leur avocat. Ibtissem, 21 ans, et son amie Mariam, qui risquent jusqu’à seize ans et huit mois de prison, affirment avoir été piégées par une connaissance. Les jeunes femmes doivent comparaître pour des faits liés au trafic de cannabis.
En début d’année, cet homme, dont elles disent ignorer qu’il se trouvait en prison, leur aurait offert des billets d’avion pour la Thaïlande, expliquant qu’il les rejoindrait sur place, selon le récit de l’avocate de la famille d’Ibtissem. Mais les vacances passent et, alors que les deux jeunes femmes s’apprêtent à embarquer pour leur vol retour à l’aéroport de Bangkok à destination de la Belgique, un homme leur remet deux valises cadenassées censées appartenir à leur connaissance et contenir des contrefaçons.
Conditions de détention « très difficiles »
Lors d’une escale une dizaine d’heures plus tard à Istanbul, la police turque découvre une importante quantité de cannabis à l’intérieur des valises et interpelle les deux Françaises, originaires de la région parisienne. « Elles disent qu’elles ne comprennent rien à ce qu’elles ont signé, et que ce qui ressort des procès‑verbaux n’est pas du tout ce qu’elles ont dit », a déclaré Me Carole‑Olivia Montenot, avocate de la famille d’Ibtissem, qui décrit des conditions de détention « très difficiles ».
« C’est difficile aussi parce qu’elles ne parlent pas la langue. Elles ne savent pas à quelle sauce elles vont être mangées », ajoute Me Montenot, qui a pu s’entretenir la semaine passée avec Ibtissem par téléphone. Selon l’avocate, rien de tout cela n’aurait eu lieu si la connaissance des deux jeunes femmes, incarcérée à la maison d’arrêt d’Amiens, n’avait pu se procurer un téléphone portable en détention.
Une « peine nettement moindre » que celle encourue
Le parquet d’Amiens a ouvert une enquête courant août pour tenter d’éclaircir les faits, affirme Me Montenot. Interrogé, le parquet d’Amiens n’a pas répondu. Me Mehmet Serif Ertürk, l’avocat turc des deux jeunes femmes, a déclaré espérer, au vu du dossier, obtenir une « peine nettement moindre » que celle encourue.
