Sept personnes ont été présentées à des juges d’instruction pour l’enlèvement et la séquestration de David Balland, cofondateur de Ledger, une société spécialisée dans les cryptomonnaies. Les ravisseurs ont exigé une rançon en cryptomonnaie. Cette situation met en lumière une tendance inquiétante : les personnalités du secteur des cryptomonnaies, ainsi que leurs proches, deviennent de plus en plus la cible d’attaques physiques.
Les cryptomonnaies n’attirent pas uniquement les cybercriminels, mais également des convoitises bien réelles. Mercredi, David Balland et sa femme ont été kidnappés dans leur domicile dans le Cher. Selon les révélations de l’enquête, les malfaiteurs ont spécifiquement demandé une rançon en cryptomonnaie. Thibaut Boutrou, cofondateur de la plateforme d’investissement en crypto Meria, a exprimé son inquiétude face à cette série d’incidents : « Cette affaire crée une inquiétude, d’autant qu’il y a eu de nombreux cas en peu de temps ces derniers temps. »
D’autres personnalités du secteur, comme Owen « Hasheur » Simonin, ont également témoigné d’agressions récentes. Simonin a relaté sur BFM Business avoir été victime d’une intrusion armée chez lui, tandis qu’un influenceur crypto a vu son père kidnappé pour obtenir une rançon. Ce contexte alarmant souligne une augmentation des agressions ciblées.
Le risque zéro n’existe pas
Jameson Lopp, expert en cryptomonnaies, a noté dans son récapitulatif de l’année 2024 que les attaques physiques sont en hausse, parallèlement à la montée en valeur des actifs numériques. Il anticipe un pic sans précédent de ces incidents en 2025. Pour endiguer ce phénomène, il est vital d’éduquer les acteurs du secteur. Thibaut Boutrou recommande de ne pas divulguer d’informations personnelles sur les réseaux sociaux et de rester discret sur ses déplacements.
Des fonds faciles à intercepter
Les criminels qui espèrent enrichir rapidement leur situation risquent d’être déçus, car accéder à de l’argent en cryptomonnaie n’est pas aussi simple qu’ils le pensent. Hasheur a mentionné que les agresseurs croyaient à tort pouvoir libérer des fonds simplement en mettant la pression. Lors de l’enlèvement de David Balland, une partie de la rançon a été versée, mais la majorité des cryptomonnaies a été saisie par les forces de l’ordre.
Les mesures de sécurité existent déjà et incluent des procédures pour bloquer les accès aux fonds au-delà d’un certain plafond, nécessitant l’intervention d’une tierce personne. Cela dissuade indirectement les attaques. En France, les services de police luttant contre la cybercriminalité deviennent de plus en plus performants, ce qui renforce l’espoir d’une dissuasion efficace contre de tels crimes.