À peine quelques heures après la tornade qui a ravagé Ermont (Val-d’Oise) lundi soir, faisant un mort et quatre blessés, un nouveau fléau s’est abattu sur les habitants : celui des faux couvreurs, exemples d’escroqueries Val-d’Oise qui ont suivi la catastrophe. Dès le mardi matin, des dizaines d’individus se présentant comme professionnels du bâtiment ont frappé aux portes des sinistrés, profitant de la panique pour proposer des bâchages express à prix d’or.
Alain, un retraité dont le toit a été éventré, raconte avoir déboursé 500 euros pour une simple bâche posée à la hâte. « Ce sont des vautours ! », s’indigne-t-il, après avoir découvert que le prétendu artisan avait « gagné 2 500 euros dans la soirée ».
Les témoignages se multiplient dans les quartiers les plus touchés, comme celui des Espérances, où certains habitants affirment avoir vu « une vingtaine » de prétendus couvreurs en une seule matinée. D’autres expliquent avoir reçu plusieurs publicités dans leur boîte aux lettres, tandis que des individus se faisaient passer pour des agents municipaux ou des assureurs.
Les autorités alertent sur les escroqueries et abus de faiblesse
Face à ces dérives, les mairies locales appellent à la vigilance. À Eaubonne, un message d’alerte a été diffusé après l’interception de personnes se faisant passer pour des assureurs dans le secteur. Des experts rappellent que seules les compagnies d’assurance mandatent des entreprises agréées après un sinistre.
« Il faut d’abord contacter son assureur et ne jamais signer sous la pression », préconise l’avocat en droit immobilier Jonathan Durand. Selon lui, ces pratiques peuvent relever de l’abus de faiblesse, un délit difficile à sanctionner tant les escroqueries de ce type sont nombreuses.
Pour les habitants déjà traumatisés par la tornade, le désarroi se double d’un sentiment d’injustice. « Ils profitent du malheur des autres », résume Alain, écœuré. Alors que la reconstruction commence à peine, les autorités insistent : en cas de doute, mieux vaut attendre l’expertise officielle plutôt que de céder à la précipitation.
