Vendredi, un homme de 69 ans a été mis en examen pour meurtre et placé sous contrôle judiciaire suite au décès, survenu trois jours auparavant, de sa voisine à Évreux, dans l’Eure, après une dispute de voisinage, a indiqué le parquet local.
Un couple de retraités ukrainiens ainsi que leur amie avaient été agressés avec un couteau d’environ 20 cm par leur voisine franco-russe vers 5 heures du matin lors de la nuit de lundi à mardi, a expliqué le procureur de la République Rémi Coutin lors d’une conférence de presse. Le mari du couple ukrainien aurait ensuite retourné l’arme blanche contre sa voisine, la blessant à trois reprises, dont une plaie mortelle à la cuisse, toujours selon le procureur.
« Pour nous, c’est la victime, celle qui a reçu les coups de couteau et est décédée mardi matin, qui était venue agresser au moins à deux reprises cette nuit-là les personnes ukrainiennes qui se trouvaient dans l’appartement au-dessus d’elle », a précisé Rémi Coutin, justifiant ainsi le non-placement en détention de l’auteur présumé des faits.
Une attitude agressive et des menaces de mort
Selon le parquet, cette femme développait régulièrement une attitude agressive avec des menaces de mort envers ses voisins ukrainiens, arrivés en France en mars 2022 pour fuir l’invasion de leur pays par la Russie. Née au Kazakhstan en 1967, alors sous domination soviétique, elle était arrivée en France en 2004, d’après les informations officielles.
Un voisin a déclaré avoir passé la soirée à boire des bières chez la quinquagénaire avant que celle-ci ne décide « de monter le son de la musique, de donner des coups de balai dans le plafond afin d’embêter ses voisins du dessus », puis de se rendre chez eux pour une première altercation.
Déjà condamné à cinq reprises pour violences, ce voisin est mis en examen pour violences aggravées pour avoir frappé l’homme ukrainien lors de cette première rencontre nocturne, a indiqué le parquet.
Un habitant de l’immeuble a également relaté lors de son audition avoir demandé l’intervention de la police les 22 et 30 juin, car la victime donnait des coups de poing dans la porte de l’appartement de ses voisins ukrainiens.
Lors de son audition par la police, l’ex-mari de la femme franco-russe a précisé qu’en ce qui concernait le conflit entre la Russie et l’Ukraine, elle considérait que la Russie devait « se défendre, chasser les nazis d’Ukraine et lutter contre l’OTAN ».