Faut-il attendre qu’il tue pour que la justice bouge Marsannay-la-Côte

par Olivier
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Faut-il attendre qu’il tue pour que la justice bouge Marsannay-la-Côte
France

L’essentiel

  • Un conflit de voisinage pourrit la vie des habitants de la rue des Grands crus à Marsannay-la-Côte (Côte-d’Or).
  • Les riverains accusent un voisin d’agressions, d’insultes et de menaces. Malgré plusieurs plaintes, « rien n’avance » : l’homme ne se présente pas aux convocations judiciaires ni en gendarmerie.
  • Las, certains envisagent de déménager. L’amoncellement d’encombrants qu’il stocke dans sa cour à la vue de tous « détruit tout espoir […] de vendre sa maison ».

Depuis plusieurs années, un conflit de voisinage Marsannay-la-Côte empoisonne la vie de résidents de la route des Grands crus, près de Dijon. Agressions physiques, insultes et railleries sont presque devenues quotidiennes. Malgré des plaintes déposées, des articles de presse et des reportages télévisés, « rien n’avance » et les habitants « vivent dans une terreur totale », témoignent plusieurs riverains.

Fabienne, l’une des victimes, se dit désespérée et apeurée. Elle relate avoir été tirée par les cheveux hors de son véhicule, garé sur le trottoir devant la maison du voisin, puis agressée. Ses jours d’ITT, initialement évalués à sept jours en janvier, ont été revalorisés à quinze jours, ce qui implique que l’affaire doit être jugée en correctionnelle. « Il ne se présente pas au tribunal de police le 14 juin, et en attendant on subit et ça traîne encore », explique la quadragénaire.

« Personne ne bouge »

Face à cette inertie, les voisins ont créé l’association Marsannay sérénité de la route des Grands crus pour se faire entendre davantage auprès de la justice. Plusieurs plaintes ont été déposées, mais la situation perdure. « Il était convoqué au tribunal de police dernièrement pour une autre plainte, il ne s’y est toujours pas présenté. Personne ne nous aide. La justice ne donne aucune nouvelle. »

Interrogé, le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch, a indiqué s’être déjà exprimé sur cette situation et précisé que « l’intéressé demeure poursuivi lorsqu’il commet des infractions qui apparaissent caractérisées, comme cela a été le cas récemment devant le tribunal de police ». Le maire de la commune n’a pas souhaité répondre aux questions des riverains au moment de la parution de l’article.

« La gendarmerie se déplace, puis repart, voilà. Lui ne se déplace ni pour les plaintes, ni au tribunal, ni aux convocations des gendarmes, il n’en a rien à fiche », confie Fabienne. Des mois passent, les agressions continuent, et les riverains restent dans l’incompréhension. « Ce que nous n’acceptons pas, c’est que personne ne bouge. Nous ne savons plus vers qui nous tourner. Il continue ses agressions, de ricaner, de nous provoquer, d’insulter. Faut‑il attendre qu’il tue quelqu’un pour que la justice bouge ? »

Pollution visuelle dans sa cour

L’association, qui regroupe une vingtaine de voisins, a été reçue par le procureur de la République le 2 juin en présence du maire. « On nous a dit que ça allait bouger, mais en attendant, rien », rapportent les riverains. Récemment, ils ont signalé qu’il se promenait sur le trottoir avec une tronçonneuse en marche, mais on leur a répondu qu’il en avait le droit. La crainte est d’autant plus vive qu’il y a des enfants qui vont à l’école à proximité.

Autre point de discorde : des encombrants récupérés à la déchetterie et entreposés dans sa cour, visibles de tous. L’association a déposé une plainte pour cette pollution visuelle en juillet, sans résultat pour l’instant. « Il y a de tout : des jouets d’enfants, des télévisions, des bidons, un matelas de plage gonflable, une voiture à pédales, etc., avec des prix pour ses déchets comme si c’était un commerce », détaille une voisine.

Ce capharnaüm « détruit tout espoir […] de vendre sa maison » pour ceux qui souhaitent fuir la situation, explique l’association. « Nous sommes quand même situés sur la route des grands crus, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, et voilà ce que l’on a », rappelle Fabienne. À chaque sortie de chez eux, la peur survient : « On se demande ce qu’il va se passer. On est toujours aux aguets. »

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