La compagnie de gendarmerie de Brignoles, dans le Var, a procédé mardi dernier à l’interpellation de quatre individus soupçonnés d’une fraude sociale massive de plus d’un million d’euros au détriment de la Mutualité sociale agricole (MSA).
Le principal suspect dirigeait trois sociétés spécialisées dans les espaces verts, employant une cinquantaine de travailleurs non déclarés. Ces derniers étaient répartis entre les différentes sociétés, probablement dans le but d’éviter les contrôles et de pouvoir embaucher davantage de personnel sans attirer l’attention, d’après le commandant de la compagnie Micillini.
Concrètement, ces entreprises versaient des salaires officiels à certains employés qui, par la suite, récupéraient ces sommes en liquide pour rémunérer les travailleurs au noir, dont plusieurs en situation irrégulière. Le commandant souligne que ces personnes, souvent vulnérables, sont avant tout des victimes de ce système.
Parmi les quatre interpellés, trois appartiennent à la même famille : le gérant, son fils et son gendre. Le préjudice causé est estimé à environ un million d’euros de cotisations sociales non versées, en plus des droits sociaux non acquis par les travailleurs exploités.
Un train de vie luxueux et des saisies importantes
Entre 2021 et 2024, les fraudeurs ont perçu plusieurs centaines de milliers d’euros par an. La gendarmerie nationale a procédé à des saisies au titre des avoirs criminels, à hauteur de plus de 140 000 euros, incluant notamment une Porsche Cayenne et une Audi SQ8. Le gérant posséderait également plusieurs biens immobiliers ainsi que des comptes bancaires à l’étranger.
Par ailleurs, des saisies pénales bancaires d’un montant de 80 000 euros ont été effectuées sur les comptes personnels et professionnels des quatre hommes et de leurs sociétés. L’enquête a aussi révélé un blanchiment de fraude fiscale évalué à 300 000 euros au préjudice de la Direction générale des finances publiques, notamment via des transferts d’argent vers le Maroc.
Les quatre protagonistes seront jugés le 9 octobre 2025 par le tribunal correctionnel de Draguignan pour « blanchiment de travail dissimulé en bande organisée ».
