Fusillade Marseille — Un homme a été tué par balle ce jeudi matin devant une salle de sport, rue de Crimée, dans le quartier de la Belle-de-Mai. L’information a été confirmée par les marins-pompiers de la cité phocéenne.
Les marins-pompiers indiquent avoir été prévenus à 11h08 pour une victime par arme à feu présentant plusieurs impacts de balles. Le médecin du Smur a constaté le décès.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille pour « assassinat en bande organisée », « association de criminels » et « destruction par moyens dangereux en bande organisée ». Les investigations ont été confiées à la sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance spécialisée.
« Il allait rentrer dans la salle quand il s’est fait tuer »
Les forces de l’ordre ont bouclé l’ensemble du secteur, tandis que les experts de la police scientifique procédaient à des prélèvements devant la façade de la salle de sport, sous le regard d’une centaine de badauds. « C’est pas vrai », a crié une jeune femme en pleurs qui s’est jetée contre les cordons de la police, avant d’être prise en charge par les pompiers.
Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n’a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des « narchomicides » sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue. Sur place, dans un quartier très passant, avec de nombreux commerces et un hypermarché, les riverains affichaient leur accablement, des femmes en pleurs étant rassemblées à l’entrée d’une rue.
Fatima, 51 ans, qui habite ce quartier, l’un des plus pauvres de la ville et récemment marqué par les luttes sanglantes entre bandes rivales pour le contrôle du trafic de stupéfiants, a déclaré : « Je ne comprends pas comment on peut s’en prendre comme ça à quelqu’un en plein jour. Ils n’ont plus aucune limite. » Elle était sortie faire des courses.
Prévenu par des amis qui se trouvaient dans la salle de sport, le député Sébastien Delogu, présent sur place, a affirmé connaître personnellement la victime. « C’est un homme de 38 ans qui laisse quatre enfants derrière lui. Il allait rentrer dans la salle quand il s’est fait tuer », a-t-il dit. « On voit bien que le tout sécuritaire n’amène aucun résultat. Ce qu’il faut et ce que je demande, c’est plus de moyens pour la police de proximité, les juges et les magistrats. »
