Une information judiciaire visant le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie, ainsi que deux de ses adjoints, a été ouverte pour des faits présumés de harcèlement moral et sexuel. Les investigations concernent un total de six victimes potentielles, selon des précisions fournies par le procureur François Tessier. Cette affaire a débuté lorsque deux personnes ont initialement déposé plainte en février, entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Parmi les dénonciateurs, une ancienne directrice et un cadre de la Métropole de Limoges, encore en poste et référent du parti Place publique, ont évoqué un « harcèlement institutionnalisé », un « ostracisme organisé » et des « manœuvres d’intimidation ». Le maire, âgé de 73 ans, et les deux adjoints, dont l’un est encarté à Les Républicains (LR) et l’autre membre du parti Horizons, occupent également des fonctions d’élus et de vice-présidents au sein de l’intercommunalité de Limoges.
Le dossier a connu un transfert de la juridiction de Haute-Vienne en Corrèze, mais le parquet de Tulle, ainsi que le parquet général de Limoges, ont demandé une réévaluation de cette situation, une demande que doit examiner la Cour de cassation. Le tribunal judiciaire de Tulle est sous la juridiction de la cour d’appel de Limoges, ce qui pourrait entraîner des recours futurs durant la procédure.
Me Christelle Mazza, l’avocate des deux plaignants, a exprimé sa satisfaction quant à l’avancement de l’enquête, soulignant que la médiatisation et le travail de la justice avaient contribué à libérer la parole des victimes, qui ont souvent été contraintes au silence. En réponse à l’annonce de l’ouverture de l’enquête, Émile Roger Lombertie a dénoncé ce qu’il a qualifié de « tribunal médiatique » et de « calomnie ».