Un chef d’entreprise, « connu de la justice », a été tué par balles vendredi matin dans la zone industrielle de Borgo, en Haute‑Corse, a indiqué le Parquet de Bastia. Le procureur Jean‑Philippe Navarre a précisé que l’homme est décédé des suites de ses blessures.
Agé de 35 ans, il a été atteint par plusieurs tirs vers sept heures alors qu’il s’apprêtait à ouvrir son établissement. Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire et association de malfaiteurs. Le procureur a ajouté que la victime était connue de la justice, sans fournir davantage de précisions. L’entrepreneur était actif dans plusieurs secteurs d’activité.
Mobilisation de la société civile contre la criminalité
L’ampleur de la criminalité et du grand banditisme en Corse a poussé la société civile à se mobiliser : une manifestation est programmée à Ajaccio le 15 novembre « pour obtenir de nouvelles mesures et de nouveaux moyens afin de renvoyer la mafia dans la marginalité de la délinquance ». Cet homicide en Corse survient alors que l’île affiche le taux le plus élevé de France en nombre d’homicides rapportés à la population, avec 18 homicides et 16 tentatives en 2024 pour 355 000 habitants.
Une note récente de la Direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) estimait que vingt équipes criminelles, organisées en « deux blocs », exercent une emprise de type mafieux en cherchant à dominer les activités légales les plus lucratives de l’île.
Ces vingt bandes criminelles « ont pénétré les secteurs politiques, sociaux et économiques de l’île, et cherchent à dominer les activités légales qui leur semblent les plus lucratives » : BTP, immobilier, restauration, hôtellerie ou batellerie, selon une fiche rédigée en 2025 par le service information, renseignement et analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco).