
En mars 2005, les autorités iraniennes ont infligé un châtiment public sans précédent à un meurtrier en série condamné pour le viol et le meurtre de plusieurs garçons et adolescents. Mohammad Bijeh, âgé de 24 ans, a été surnommé « le Vampire du désert de Téhéran » en raison de la nature atroce de ses crimes et des lieux isolés où il les commettait. Il a d’abord été fouetté à 100 reprises avant d’être exécuté lentement par pendaison.
Près de 5 000 citoyens en colère assistaient à cette exécution, scandant que la punition devait être plus sévère. Des affrontements fréquents ont éclaté entre la foule et les forces de sécurité, témoignant de l’indignation ressentie face aux actes de Bijeh. Après avoir été fouetté par plusieurs fonctionnaires, la mère d’une victime a eu le droit de placer le nœud coulant qui devait lui ôter la vie. Au moment où les autorités préparaient la potence, le frère d’une victime a réussi à briser les lignes policières et a poignardé Bijeh dans le dos. Le meurtrier a ensuite été suspendu à dix mètres de hauteur par une grue, étranglé lentement puisque la pendaison ne causait pas de fracture du cou.

Le procès de Mohammad Bijeh a provoqué un véritable choc en Iran, déclenchant un élan populaire réclamant justice et vengeance. Comme souvent dans les cas de tueurs en série, le nombre officiel de ses victimes est considéré comme sous-estimé. Selon les sources médiatiques, dont la BBC, il a été reconnu coupable du meurtre de 19 à 22 garçons adolescents, tous âgés de moins de 18 ans. Cependant, les habitants estiment que le nombre réel de victimes est bien plus élevé.
La fiche de Bijeh sur les bases de données criminelles mentionne plusieurs autres médias rapportant qu’il aurait tué 17 garçons âgés de 8 à 15 ans ainsi que trois adultes. Un autre surnom inquiétant lui aurait également été attribué : « la Hyène ». Certaines sources avancent même que le Vampire du désert de Téhéran aurait fait plus de victimes. En compilant des informations issues de la presse en persan, la page Wikipédia consacrée à Mohammad Bijeh recense ainsi une liste terrifiante de 41 victimes potentielles.
Tandis que certains Iraniens doutent de l’efficacité des exécutions publiques comme moyen de dissuasion, beaucoup de témoins de la pendaison ont ressenti un sentiment d’apaisement, estimant que justice avait été rendue pour les souffrances infligées à leurs proches.
