Libourne : Une enseignante invente des menaces de mort

par Olivier
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Libourne : Une enseignante invente des menaces de mort
France

Une enseignante du lycée Jean-Monnet de Libourne, en Gironde, est suspectée d’avoir inventé des menaces de mort à son encontre. Présentée au parquet mercredi après-midi, elle a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre au lycée et d’exercer toute activité d’enseignement. Son procès devant le tribunal correctionnel de Libourne est prévu pour le 14 octobre prochain. Elle est poursuivie pour « dénonciation mensongère et escroquerie aggravée » portant préjudice au rectorat de l’académie de Bordeaux.

Durant plusieurs mois, cette enseignante a déclaré avoir reçu plusieurs lettres racistes et menaçantes, dont certaines évoquaient la volonté de « l’égorger comme un cochon ». Ces menaces initialement consignées dans trois courriers manuscrits — une lettre déposée dans le hall du lycée le 4 décembre 2023, et deux autres glissées sous la porte d’une salle de classe le 10 septembre et le 12 novembre 2024 — avaient conduit à l’ouverture d’une enquête en décembre 2023, selon les propos du procureur de la République de Libourne, Loïs Raschel.

Trahie par une carte SIM

L’enquête a changé de direction début avril 2025, lorsque, le 10 avril, une élève de terminale recevait un message menaçant de mort et de viol à l’encontre de la même enseignante, envoyé depuis un numéro inconnu. La brigade de recherches de Libourne a pu remonter à l’établissement où avait été achetée la carte SIM utilisée pour ce message.

Grâce à l’exploitation des vidéosurveillance de ce commerce, il a été constaté que l’enseignante avait acheté une carte SIM auprès de ce point de vente juste avant l’envoi du message le 10 avril. Par ailleurs, le téléphone utilisé, acquis en juin 2024 dans ce même magasin, avait été réglé avec la carte bancaire de cette enseignante.

Les conclusions de l’expertise graphologique

Parallèlement, une expertise graphologique a été réalisée sur les trois lettres manuscrites retrouvées au lycée. Cette analyse a conclu que l’enseignante était l’auteure de ces écrits anonymes. Lors de sa garde à vue, elle a reconnu n’avoir rédigé que le SMS contenant les menaces, réfutant cependant les conclusions de l’expertise sur les lettres manuscrites.

À la suite de la diffusion de ces menaces, de nombreux enseignants avaient exercé leur droit de retrait pendant plusieurs jours pour soutenir cette professeure. Le lycée avait déposé plainte, et le rectorat avait instauré des patrouilles régulières des forces de l’ordre aux abords de l’établissement.

Le recteur de l’académie de Bordeaux a exprimé sa « plus grande stupeur » face aux faits reprochés et renouvelé son soutien à l’équipe éducative du lycée Jean-Monnet, profondément affectée depuis plusieurs mois. Une cellule d’accompagnement psychologique sera mise en place dès le lundi 5 mai, à la rentrée des classes, pour les enseignants et élèves souhaitant bénéficier d’un soutien.

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