Une affaire devenue symbole du rajeunissement de la violence à Marseille. L’adolescent de 14 ans, accusé d’avoir abattu un chauffeur VTC en 2024, pourrait être jugé pour « meurtre en bande organisée » à la demande du parquet de Paris, compétent au titre de la grande criminalité organisée, selon les informations de France Inter.
Le juge d’instruction doit désormais décider de renvoyer le mineur devant le tribunal pour enfant. Ecroué depuis le 6 octobre, il devrait être jugé dans les prochaines semaines car sa détention provisoire ne peut pas dépasser un an, en raison de son âge.
Une balle dans la nuque
Les faits avaient secoué la cité phocéenne et au-delà. Le 4 octobre 2024, vers 4 heures du matin, le jeune garçon abat d’une balle dans la nuque un chauffeur VTC qu’il avait commandé pour se rendre dans la cité Félix-Pyat (3e arrondissement). Venu d’Avignon, il est alors missionné par un commanditaire de 23 ans, se présentant comme un membre de la DZ Mafia, incarcéré au centre pénitentiaire de Luynes, près d’Aix-en-Provence. Son job : aller « intimider » un membre du gang adverse, les « Blacks ». Un peu plus tôt dans la semaine, un autre adolescent de 15 ans avait été chargé de la même tâche et avait fini torturé et brûlé vif.
« Sur le chemin, (l’adolescent) aurait croisé sa cible, ou une personne qui lui ressemblait, et a demandé au conducteur de le déposer et de l’attendre, » décrivait à l’époque le procureur de la République, Nicolas Bessone. Il n’a pas obtempéré à la demande. L’adolescent a alors sorti son revolver 357 magnum de sa ceinture et a tiré à l’arrière du crâne du chauffeur.
La victime, Nessim Ramdane, 37 ans, marié et père de trois enfants, était chauffeur VTC et footballeur amateur respecté.
« Ultrarajeunissement »
Après son geste, l’adolescent avait pris la fuite et demandé au commanditaire de l’exfiltrer. Ce dernier a contacté la police pour le livrer. Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille, avait dénoncé l’« ultrarajeunissement » des victimes et des auteurs de narchomicides à Marseille et la « sauvagerie inédite » de l’affaire.
L’enquête n’a pas encore permis d’établir les circonstances exactes du tir. Dans La Provence, l’année dernière, son avocate évoquait un coup de feu « accidentel ». Placé en foyer dès l’âge de neuf ans en raison de parents en détention, l’adolescent était en fugue au moment des faits. Contacté sur les réseaux, il s’était vu offrir 50 000 euros pour cette « mission ».