« Intérieurement, bien sûr, rien ne va. Parfois, je souris devant les gens, mais je n’aime pas me montrer autrement. » Quelques semaines après le procès, Delphine Daviet, la mère de la victime, s’est livrée dans une interview à l’émission Sept à Huit, revenant sur les six journées d’audience devant la cour d’assises de Paris.
La meurtrière de la préadolescente a été condamnée le 24 octobre dernier à la prison à perpétuité incompressible. « Le verdict m’a beaucoup apaisée », confie la mère endeuillée. « Je me suis blottie dans les bras de mon fils et je lui ai dit : on l’a eue. Elle ne sortira plus, elle sera enfermée toute sa vie. Ça, ça soulage énormément. »
Elle dit aussi que « ça apaise de savoir qu’en France, on peut avoir une justice », et qu’elle a ressenti un grand soulagement en apprenant que Dahbia Benkired ne ferait pas appel. « Je ne me voyais pas encore refaire tout ce chemin et reprendre depuis le début et tout revoir. Non – ça n’aurait pas été possible pour moi. »
La mère de Lola a été profondément marquée par la projection, en salle d’audience, des photographies du corps de sa fille, victime de viols et de tortures avant d’être tuée. Des images « qui font mal, très mal ». « Elles sont dans ma tête et elles resteront gravées un bon moment, je pense. » Elle se souvient aussi de l’accusée, dont le regard paraissait dépourvu d’émotion. « Du vide, que du vide. »
« Je ne la pardonnerai jamais »
Au premier jour du procès, Dahbia Benkired avait présenté des excuses aux proches de la victime. Delphine Daviet affirme n’avoir « pas encaissé » ces paroles et ne pas être en mesure de pardonner : « Elle ne mérite pas le pardon. Je lui en veux, je lui en veux. Je ne la pardonnerai jamais. »
Malgré cette colère, elle refuse de se laisser « bouffer » par la haine : « Je préfère ne plus y penser, à elle, elle ne le mérite pas. » Elle qualifie la meurtrière de « chose », de « diable », de « monstre » — des mots qu’elle estime appropriés pour désigner celle qui a brisé sa famille.
Tous les jours, Delphine Daviet parle à sa fille et lui répète combien elle lui « manque » : « Énormément. Beaucoup. Que je l’aime. » Le père de la fillette est décédé avant le procès. « On se demande comment on tient encore debout. Parce que ça fait beaucoup de drames pour une seule et même famille. J’essaie de me battre, de me lever le matin », confie-t-elle.
Déterminée à reconstruire sa vie, elle souhaite notamment préparer un CAP Petite Enfance. « J’espère être heureuse, quand même, dans ma vie. Que la roue tourne et que notre famille soit heureuse. »
Meurtre de Lola — faits divers, homicide, viol et torture à Paris.
