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Deux survivants de l’attaque meurtrière survenue à Puget-sur-Argens, dans le Var, ont livré à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) des témoignages troublants. Ils affirment que Christophe Belgembe, l’auteur présumé du meurtre, s’était renseigné sur leur nationalité et leur situation administrative avant de passer à l’acte.
Le 31 mai, Hichem Miraoui, ressortissant tunisien, a été tué par balle dans cette commune. Parmi les témoins, Akif B., blessé à la main par balle, et Ibrahim T., qui a réussi à fuir, ont été auditionnés par les services de renseignement. Ces récits confirment la piste d’un acte prémédité à caractère raciste.
Des questions sur l’origine avant le drame
Akif B., de nationalité turque et d’origine kurde, raconte que plusieurs mois avant l’attaque, Christophe Belgembe lui avait demandé des informations sur son pays d’origine et sa demande d’asile. « J’ai dit que je n’avais pas encore de papiers. Il a alors souri bizarrement », témoigne-t-il.
Le jour des faits, Belgembe a ouvert le feu à plusieurs reprises depuis son pick-up, tuant Hichem Miraoui. Il s’est ensuite dirigé vers le domicile d’Akif B., où il a de nouveau tiré. Gravement blessé à la main, Akif B. a réussi à s’enfuir malgré la poursuite du suspect.
Un attentat terroriste prémédité
L’avocat des victimes, Me David Andic, affirme que Christophe Belgembe a mené une « véritable opération de fichage de ses voisins qui a abouti à un attentat terroriste prémédité ». L’auteur, tireur sportif, possédait deux armes de poing et plus de 1 000 munitions lors de l’attaque.
Peu avant les faits, il avait publié une vidéo sur Facebook dans laquelle il déclarait « stop aux islamiques » et promettait de « faire un petit carton », révélant l’intention manifeste derrière son geste.
Ouverture d’une enquête pour assassinat terroriste
Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour « assassinat terroriste en raison de l’origine ». Incarcéré, Christophe Belgembe a reconnu les faits mais nie leur caractère raciste.
À Puget-sur-Argens, une marche blanche a été organisée en mémoire d’Hichem Miraoui, témoignant du soutien de la communauté et de la gravité de ce meurtre raciste.
