Samedi soir, Christophe B., un artisan de 53 ans, a ouvert le feu à Puget-sur-Argens, dans le Var, tuant Hichem Maraoui, un Tunisien de 45 ans, avec cinq balles. Il a également blessé à la main un autre homme, Afik B., d’origine kurde.
Interpellé au petit matin dimanche, Christophe B. est entendu pour tentative d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste, des faits « commis en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion ».
Afik B., victime touchée à la main, relate au micro de BFM TV les événements tragiques de cette soirée : « Il a pointé son pistolet en direction de ma tête ». Vers 22h15, il a entendu des coups de feu et a décidé de vérifier ce qui se passait. « J’ai ramassé un bout de bois par terre pour me protéger », raconte-t-il. Il a alors aperçu l’agresseur, debout, regardant à l’intérieur de sa voiture.
Quatre balles et une main qui a sauvé sa vie
Selon les déclarations recueillies, Christophe B. a ensuite pris en chasse Afik B. « Une fois que je me suis retrouvé devant ma baie vitrée, il a pointé son pistolet en direction de ma tête. Je me suis abaissé et j’ai mis ma main en protection devant mon visage », détaille la victime. Il a été touché par quatre balles, dont deux ont traversé sa main, ce qui lui a permis d’éviter un tir mortel à la tête. Blessé, il a réussi à échapper à son assaillant. Halil Ibrahim T., autre voisin, a également échappé aux tirs en se réfugiant dans son studio.
Christophe B. a ensuite pris la fuite à bord de sa voiture, équipée de plusieurs armes, dont un fusil à pompe et une arme de poing, avant d’être interpellé par le GIGN d’Orange vers cinq heures du matin.
Un suspect qui conteste le mobile raciste
Lors de son audition dans le cadre de l’enquête du parquet antiterroriste, pour assassinat et tentative d’assassinat, le suspect a reconnu les faits en se disant agacé par le comportement de ses voisins. Cependant, il a nié le caractère raciste de son acte, expliquant être excédé par « les gens qui crachent sur notre pays ».
Pourtant, sur les vidéos qu’il a publiées avant et après la fusillade, il revendiquait clairement un discours hostile envers les musulmans en déclarant vouloir stopper « les islamos » et appelait les Français à « aller les chercher là où ils sont » ainsi qu’à « bien voter pour lutter contre les bicots, les gauchos et les pro-Gaza ».
