Un homme de 32 ans est décédé samedi matin en Nouvelle-Calédonie après avoir été blessé lors d’une intervention des forces de l’ordre. La famille de la victime et le procureur de la République ont confirmé dimanche le décès de Fara Tournier. Il avait été grièvement atteint jeudi soir durant une intervention à Plum, commune du Mont-Dore, au sud de Nouméa.
Selon le procureur Yves Dupas, une patrouille composée de trois gendarmes mobiles était intervenue en soirée pour maîtriser une rixe liée à l’alcool, en marge d’une fête. Le conducteur d’un pick-up aurait alors foncé délibérément sur les militaires, ce qui aurait entraîné deux tirs. Le gendarme mis en cause a indiqué s’être « senti en danger immédiat » et n’avoir pas vu la présence de la victime sur la chaussée ; la personne a été « découverte inconsciente » après les deux coups de feu, a précisé le procureur dans un premier communiqué.
« N’importe qui aurait pu se prendre une balle »
Des témoignages recueillis sur place contredisent toutefois cette version. Maiva, présente lors des faits, a déclaré à des enquêteurs qu’il y avait eu trois coups de feu et que « c’est le premier tir qui a atteint Fara ». Selon elle, la victime se trouvait « au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes, entre le pick-up et les gendarmes », ajoutant que n’importe qui aurait pu être touché par une balle.
Le gendarme mis en cause a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans le cadre d’une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aggravées par l’usage d’une arme », a annoncé le parquet. Les investigations ont été confiées à la section de recherches de Nouméa, en cosaisine avec le bureau des enquêtes judiciaires rattaché à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).
Par ailleurs, le conducteur du pick-up a été mis en examen pour « dégradations volontaires, conduite sans permis, refus d’obtempérer et mise en danger de la vie d’autrui » avant d’être placé sous contrôle judiciaire, a précisé le procureur.
Depuis les violences de 2024 en Nouvelle-Calédonie, qui avaient fait 14 morts et causé des dégâts évalués à plusieurs milliards d’euros, quelque 2 100 gendarmes et 670 policiers sont déployés dans l’archipel qui compte environ 265 000 habitants.
