Les douanes près de Mulhouse ont récemment réalisé une saisie étonnante de près de 200 fossiles cachés dans une voiture utilitaire circulant sur une route départementale du Haut-Rhin, appartenant à deux retraités de retour d’une bourse aux minéraux à Belfort. Parmi les fossiles saisis, 67 étaient des biens paléontologiques nécessitant une documentation rigoureuse, certains étant d’une rareté et d’une valeur considérables.
Cette saisie, survenue début décembre sur la RN83 en direction de Strasbourg par les agents de la brigade de surveillance des Trois frontières, a révélé une quantité impressionnante de fossiles, allant des ammonites aux trilobites, en passant par des fossiles de plantes, de poissons, d’oursins et même des Rostres d’animaux. Ces spécimens, datant de plusieurs centaines de millions d’années, témoignent de différentes époques géologiques, notamment le paléozoïque, le mésozoïque et le cénozoïque, véritable panorama de l’histoire terrestre concentré dans un simple véhicule utilitaire.
Malheureusement, les retraités, visiblement plus passionnés qu’incriminés, n’avaient aucun justificatif d’importation ni de détention pour ces fossiles, documents pourtant exigés pour bon nombre d’entre eux. Un expert paléontologue de l’Université de Strasbourg a depuis confirmé que 67 de ces fossiles relèvent de biens paléontologiques, entraînant ainsi une saisie et potentiellement des poursuites judiciaires, selon la nature des faits constatés.
Plus de 20.000 saisies d’objets culturels en un an
Ce type d’opération n’est pas rare en France. En 2023, les douanes ont procédé à 43 constatations qui ont conduit à la saisie de 23.320 objets culturels. Bien que les fossiles soient relativement peu fréquents parmi ces saisies, les objets archéologiques, notamment ceux datant de l’Antiquité gréco-romaine, demeurent les plus courants, suivis par les livres anciens, manuscrits, lettres, monnaies anciennes et autres œuvres d’art.
Les fossiles récupérés lors de cette saisie proviennent de divers pays, tels que le Maroc, le Niger, Madagascar, le Brésil, le Liban et les États-Unis. Leur valeur est d’autant plus accentuée qu’ils circulent souvent au sein de réseaux spécialisés de collectionneurs et revendeurs, y compris sur des plateformes en ligne. Cela fait partie d’un véritable marché parallèle, où la vente de ces objets peut parfois coïncider avec la destruction de sites archéologiques précieux.
En revanche, certains de ces fossiles pourraient trouver leur place auprès de l’Université de Strasbourg, intégrant ainsi le département des collections paléontologiques et contribuant à enrichir les ressources de l’établissement. Ce faisant, cette affaire soulève des questions éthiques sur la commercialisation de ces vestiges uniques, rappelant l’importance de préserver notre patrimoine mondial, ainsi que l’impact potentiellement dévastateur du trafic sur notre compréhension de l’histoire.