Scandale de l’OFAST à Marseille : deux policiers mis en examen

par Olivier
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Scandale de l'OFAST à Marseille : deux policiers mis en examen
France
Logo 20 Minutes avec AFP

Après la mise en examen de deux policiers en avril pour trafic de stupéfiants en bande organisée et blanchiment, puis celle d’un troisième homme en juin, deux hauts gradés de l’Office antistupéfiants (OFAST) de Marseille ont également été mis en examen. La cheffe de l’OFAST et son adjoint ont été placés sous le statut de mis en examen mercredi et jeudi par les juges d’instruction de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a confirmé le parquet de Paris.

Ils sont notamment poursuivis pour « complicité de faux en écriture publique par une personne dépositaire de l’autorité publique » et « violation du secret d’une enquête portant sur la criminalité organisée ». Par ailleurs, ils font face à des accusations de « complicité d’atteinte à l’intimité par captation d’images et de paroles », selon le ministère public.

Une livraison surveillée qui vire au fiasco

Ces mises en examen s’inscrivent dans une enquête portant sur une opération de livraison surveillée de cocaïne en 2023, qui a mal tourné. L’affaire a débuté à partir d’un renseignement anonyme signalant l’arrivée d’un container chargé de cocaïne depuis la Colombie, destiné à la région parisienne. Une « livraison surveillée », nommée « Opération Trident », a alors été lancée afin d’identifier les réseaux impliqués.

Cependant, l’opération a échoué : aucun narcotrafiquant de poids ne s’est manifesté et les 400 kg de cocaïne ont disparu. Le parquet a précisé que cette livraison a permis « l’entrée sur le territoire de près de 400 kg de cocaïne ». Plusieurs acteurs du dossier se sont étonnés de la difficulté qu’auraient posée l’écoulement de ces stupéfiants à Marseille, suggérant que la surveillance policière avait été compromise.

L’enquête menée par la Junalco a mis au jour, selon le ministère public, d’éventuels « échanges entre des policiers et d’autres personnes concernant la cession d’au moins 360 kg de cocaïne, en dehors de tout contrôle hiérarchique, ainsi que la dissimulation des quantités réelles arrivées sur le territoire ».

Défense et contestations des mises en examen

L’avocat de la cheffe de l’OFAST a précisé que sa cliente, après deux jours de garde à vue, n’était ni mise en examen pour corruption, trafic de cocaïne, ni importation de stupéfiants en bande organisée. Il souligne que la garde à vue a permis « de lever les doutes sur l’absence de connaissance (et donc de validation) hiérarchique du déroulement réel du dossier Trident ». Il assure que cette dernière conteste fermement toute infraction pénale et défendra son honneur face à ce qu’il qualifie de tentatives d’instrumentalisation.

De son côté, l’avocate de l’adjoint s’est félicitée de la mise hors de cause du commissaire principal concernant des faits de trafic de stupéfiants, tout en annonçant contester vigoureusement sa mise en examen « résiduelle », surtout qu’il est à l’origine du signalement ayant lancé l’enquête. Elle dénonce que cette mise en cause envoie « un très mauvais signal aux lanceurs d’alerte ».

Elle défend son client, qualifié d’« agent intègre qui n’a jamais failli à sa probité », et prévoit de déposer une requête en nullité en raison d’irrégularités relevées lors de sa mise en examen.

Les deux commissaires, placés sous contrôle judiciaire, ont interdiction d’exercer des fonctions et missions de police judiciaire, de se rendre dans tous les locaux de police des Bouches-du-Rhône et d’entrer en contact avec d’autres personnes impliquées dans le dossier.

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