Sécurité insuffisante lors de la victoire du PSG en Ligue des champions

par Olivier
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Sécurité insuffisante lors de la victoire du PSG en Ligue des champions
France

La victoire du PSG en finale de la Ligue des champions a provoqué une immense liesse dans les rues de Paris, mais aussi des scènes de violences marquantes, malgré un important déploiement des forces de l’ordre. En effet, 5 400 policiers et gendarmes étaient mobilisés pour encadrer les célébrations, un dispositif largement renforcé par rapport à la demi-finale contre Arsenal où seulement 2 000 agents étaient présents, et à la finale de la Coupe du Monde 2018 avec 2 750 forces en place.

À l’issue du match remporté 5-0 contre l’Inter Milan, des milliers de supporters ont envahi les artères parisiennes. Peu après, des actes de vandalisme ont éclaté : véhicules incendiés, barricades dressées sur le périphérique, vitrines brisées, ainsi que des agressions sur les policiers et pompiers. Au terme du week-end, plus de 570 personnes ont été interpellées dans Paris.

Le préfet de police, Laurent Nuñez, a qualifié ce déploiement de « massif », mais il n’a pas empêché les incidents. Parmi les critiques, certains responsables politiques ont dénoncé un sous-dimensionnement du dispositif. Ainsi, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National, a qualifié la gestion de la sécurité de « fiasco », tandis que Jordan Bardella a estimé que Paris avait été « livrée aux émeutiers » en raison d’une sous-estimation du risque sécuritaire.

Un dispositif jugé adapté par les autorités

À l’inverse, les syndicats policiers considèrent que le dispositif mis en place était proportionné à la situation. Yvan Assioma, d’Alliance Ile-de-France, explique que le match ne se jouait pas sur le sol français, ni dans un stade parisien, ce qui limitait les risques de troubles organisés tels que les groupes hooligans. Le but était d’encadrer une fête populaire spontanée, ce qui rendait difficile une sécurisation absolue. Les forces de l’ordre étaient réparties sur l’ensemble de l’agglomération parisienne, notamment aux alentours des bars, des fan zones en Seine-Saint-Denis, et sur les Champs-Élysées où la moitié des effectifs étaient concentrés.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a également défendu le dispositif, le jugeant « à la hauteur ». Pour sa part, le préfet Nuñez a estimé que l’opération n’était « ni une réussite, ni un échec ».

Complexité du déploiement face aux rassemblements spontanés

Pour Mathieu Zagrodzki, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, organiser la sécurité lors d’un tel événement reste un défi de taille. Les lieux à risque comme les Champs-Élysées, le Parc des Princes ou le Trocadéro peuvent être surveillés plus facilement, mais la nature spontanée des rassemblements dans tout Paris rend toute anticipation délicate. Il souligne aussi la présence de ce qu’il appelle une « délinquance d’opportunité », où certains individus profitent du contexte festif et du nombre important de personnes dans la rue pour commettre des méfaits en bandes, profitant du risque moindre d’interpellation.

Selon lui, augmenter les effectifs policiers à Paris pourrait affaiblir la sécurité dans d’autres villes françaises, où des incidents peuvent survenir simultanément. Il rappelle aussi la nécessité de préserver l’égalité entre les territoires, sans que Paris et le PSG ne monopolisent toutes les ressources dédiées à la sécurité publique, même lors d’événements majeurs comme une finale européenne.

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