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Le tribunal judiciaire de Montauban a condamné vendredi une femme de 77 ans à dix-huit mois de prison, dont dix mois assortis d’un sursis probatoire. La septuagénaire effectuera huit mois à son domicile sous bracelet électronique ; elle avait déjà passé trente-neuf jours en détention provisoire en attendant son procès.
Résidente de Castelmayran, village d’environ 1 200 habitants, elle était mise en cause pour avoir allumé treize incendies durant les étés 2022 et 2025.
Toujours le même processus pour allumer les feux
Les enquêteurs ont pu l’interpeller grâce aux images de vidéosurveillance et à une balise GPS placée sous sa voiture. Ancienne chauffeuse de taxi, la prévenue procédait systématiquement de la même façon pour déclencher les incendies : les départs de feu survenaient « au retour des soirées loto », entre 00h30 et 2 heures du matin, a souligné la présidente du tribunal, Emmanuelle Yvert.
La vice-procureure Alice Gardair a précisé que la retraitée confectionnait « deux allume-feu qu’elle mettait dans un sopalin prêt à être enflammé avec un briquet ».
Les motivations invoquées
Interrogée à la barre, la prévenue — dont le casier judiciaire était vierge — a expliqué avoir été profondément marquée par la mort brutale de sa belle-fille en 2022. Elle a évoqué les conséquences sur l’état de santé psychologique de son fils et de ses petits-enfants, puis les cancers dont est atteint son mari. « Je ne dormais plus, je pensais que tout le village m’en voulait », a-t-elle déclaré, assurant n’avoir jamais été vraiment acceptée par les habitants depuis son installation en 2012.
Réactions de la défense
Pour son avocate, Marion Delpy, la décision du tribunal est « très satisfaisante ». Selon la défense, la condamnée se dit soulagée de pouvoir regagner son domicile à Castelmayran et de poursuivre un suivi psychiatrique et psychologique, a indiqué la robe au journal local La Dépêche du midi.
Le dossier illustre une série d’incendies aux conséquences matérielles et psychologiques importantes pour une petite commune, et pose la question de la prise en charge psychiatrique des auteurs d’actes incendiaires.