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Procès des jeunes accusés d’assassinat à Toulouse
Le procès de trois jeunes Toulousains, issus de milieux privilégiés, a débuté récemment devant la cour d’assises de Haute-Garonne. Ils sont accusés d’avoir enlevé et assassiné leur fournisseur de drogue, dont le corps a été retrouvé calciné au printemps 2021.
Âgés de 18 à 20 ans au moment des faits, les trois accusés étaient mécontents après avoir reçu un produit qu’ils croyaient être de la kétamine, mais qui s’est avéré être de l’eau. Ils avaient alors convenu d’un rendez-vous avec leur fournisseur, connu sous le nom de « La Dose », dont le véritable nom était Tony Fresneau.
Munis d’une arme, ils ont contraint ce dernier à monter dans leur véhicule. Une confrontation a éclaté, au cours de laquelle un coup de feu a été tiré, blessant mortellement Fresneau. Paniqués, les jeunes ont décidé de dissimuler le corps. Une heure plus tard, les gendarmes ont découvert une voiture incendiée dans un champ, à environ 20 minutes de Toulouse, dans laquelle se trouvait un corps carbonisé. L’autopsie a révélé que la victime avait été abattue d’une balle dans la tête.
Antécédents des accusés et circonstances personnelles
Depuis le box des accusés, les jeunes hommes ont répondu aux questions de la présidente du tribunal, exprimant des regrets et partageant des récits d’enfance difficiles. L’un a évoqué un père violent et alcoolique, un autre a subi des agressions sexuelles, tandis que le troisième a perdu son père par suicide. Leurs antécédents sont marqués par des échecs scolaires et des problèmes d’addiction au cannabis.
Les profils psychologiques des accusés révèlent des individus fragiles, mal encadrés, dont les parents, travaillant dans des professions respectées, semblent désarmés face à la dérive de leurs enfants.
Les enjeux du procès
L’avocat représentant les parents de la victime considère que cet acte ne peut être qualifié d’accidentel, contrairement à ce que soutient la défense. Il souligne que les accusés étaient munis d’une arme et d’un jerrican d’essence au moment de leur rencontre avec Fresneau, ce qui indique clairement une préméditation.
« Ce sont des dealers occasionnels issus de bonnes familles qui se voient comme des personnages de « Narcos » et dont la situation a dégénéré », a-t-il déclaré. Le défunt, Tony Fresneau, était âgé de 31 ans et père de deux filles. Il avait un passé judiciaire en lien avec des infractions relatives au trafic de drogue. Les trois jeunes risquent la réclusion criminelle à perpétuité pour enlèvement et assassinat en bande organisée. Le verdict de ce procès très médiatisé est attendu prochainement.