Tragédie à Sarreguemines : le suicide d’une élève de 9 ans

par Olivier
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Tragédie à Sarreguemines : le suicide d'une élève de 9 ans
France
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Des roses blanches ornaient les grilles de l’école Montagne Supérieure. L’émotion était palpable lundi à Sarreguemines, en Moselle, après le probable suicide de Sara, 9 ans, retrouvée morte chez elle avec un mot d’adieu. Ce drame — tragique exemple de suicide enfant Moselle — a profondément bouleversé la communauté locale.

Avant le début des cours, une dizaine de parents se sont rassemblés devant l’établissement, situé dans le quartier prioritaire Beausoleil. Ils se sont réunis « en soutien » à la famille de l’enfant, mais aussi pour exprimer leur « inquiétude » et leur « colère » après ce décès qui a frappé cette ville d’environ 20 000 habitants, non loin de la frontière allemande.

« On a passé un week‑end horrible, on n’arrive pas à dormir »

Dimanche, le recteur et le directeur académique des services de l’Éducation nationale de Moselle ont fait part de leur émotion en apprenant la disparition de cette élève de CM2 « qui a mis fin à ses jours ». Ils ont assuré que l’Éducation nationale, les différents services de l’État et la commune de Sarreguemines « se sont mobilisés afin d’assurer un accompagnement immédiat et adapté pour les élèves et les personnels de l’établissement ».

Plusieurs parents ont été reçus par les services du rectorat et une cellule d’écoute a été mise en place. « On a passé un week‑end horrible, on n’arrive pas à dormir », a témoigné une mère de famille qui a préféré garder l’anonymat. « J’ai vu une photo de son visage. Et depuis, je m’imagine, je me mets à la place de sa mère. Comment elle va vivre avec cette douleur ? », a‑t‑elle ajouté en évoquant Sara.

Signalement pour harcèlement, selon une proche

Selon plusieurs parents, la colère est forte : « une haine parce que nos enfants ne sont pas assez entendus », dit une proche qui déplore des réponses insuffisantes quand des enfants signalent des problèmes aux enseignants. « Quand nos enfants reviennent et nous disent qu’ils se sont fait embêter, on a beau leur dire de le dire au maître ou à la maîtresse, ça ne bouge pas. On va plus loin, on voit la directrice, on fait ce qui est en notre pouvoir. Mais on ne peut pas faire plus », confie‑t‑elle, impuissante.

Selon des sources policières, Sara subissait, aux dires de sa mère, des railleries de ses camarades en raison de son surpoids et elle aurait déjà évoqué un passage à l’acte. Une proche de la famille, souhaitant rester anonyme, a affirmé qu’un signalement de harcèlement avait déjà été effectué auprès de l’établissement. Interrogé, le parquet a indiqué ne disposer « d’aucune information laissant penser qu’elle aurait évoqué un potentiel passage à l’acte » et a dit rester « très prudent » au sujet d’un éventuel harcèlement.

Un camarade de classe de Sara raconte : « En classe, elle rigolait, elle était joyeuse un peu, mais des fois (d’autres enfants) l’insultaient. Ce n’était souvent pas en classe, mais après l’école quand on partait vers la route… ils se moquaient. » Les roses blanches accrochées aux grilles de l’établissement ont été retirées dans la matinée, un mot expliquant : « La famille ne souhaite pas que vous déposiez des fleurs. »

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