L’intelligence artificielle pénètre désormais dans le domaine des faits divers. James Craig, dentiste dans le Colorado, est actuellement jugé aux États-Unis pour le meurtre de son épouse. Au cœur du procès, une révélation surprenante : l’une de ses filles a admis avoir créé un deepfake, une vidéo truquée, dans le but d’innocenter son père.
James Craig, âgé d’une cinquantaine d’années, est accusé d’avoir empoisonné sa femme Angela en mars 2023 en lui faisant ingérer un mélange toxique composé d’arsenic, de cyanure et de tétrahydrozoline, dilué dans ses boissons.
Des instructions détaillées pour fabriquer un deepfake
Lors du procès débuté le 11 juillet, une des filles de l’accusé a détaillé comment son père lui avait demandé de produire une vidéo deepfake visant à faire croire au suicide de sa mère, avec l’objectif de le disculper. Cette demande lui avait été communiquée dans une lettre manuscrite contenant « des instructions, étape par étape ». Parmi les mots écrits, le dentiste exprimait notamment : « Je t’aime… Je suis désolé de devoir te demander cette aide ».
Un stratagème inquiétant
La lettre détaillait des consignes précises, telles que l’achat d’un ordinateur portable peu coûteux, la configuration d’un réseau privé, l’utilisation d’un navigateur destiné au Dark Web, ainsi que le paiement du projet via une carte-cadeau Visa prépayée. Sa fille a expliqué qu’elle devait graver la vidéo deepfake sur plusieurs clés USB et faire croire à un enquêteur qu’elle les avait trouvées dans le sac de sa mère, avant de détruire l’ordinateur portable.
James Craig souhaitait ainsi faire pencher la balance en faveur d’un suicide, s’étant même opposé à la réalisation d’une autopsie sur son épouse, selon le témoignage d’une autre de ses filles.