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L’essentiel
- Un homme de 30 ans, ressortissant soudanais présent en France depuis dix ans, a été abattu par la police jeudi à La Seyne-sur-Mer après avoir giflé plusieurs enfants près d’une école, possiblement en réaction à des pierres jetées en direction du squat où il résidait.
- Lors de l’intervention, l’homme a brandi un sabre d’abattis avec une lame de plusieurs dizaines de centimètres. Les policiers ont d’abord utilisé leur pistolet à impulsion électrique « sans succès », puis ont ouvert le feu à six reprises en visant les membres inférieurs.
- Deux enquêtes ont été ouvertes : l’une pour les violences commises à l’encontre d’un tiers et de la police, l’autre, confiée à l’IGPN, pour déterminer les circonstances de l’ouverture du feu.
Au lendemain de la mort d’un homme à La Seyne-sur-Mer, tué par balles par des fonctionnaires de police, le procureur de la République de Toulon est revenu sur le profil du trentenaire et ses motivations.
Que sait‑on du suspect ?
L’homme abattu est un ressortissant soudanais âgé de 30 ans, présent sur le territoire français depuis une dizaine d’années et bénéficiaire de la protection subsidiaire. Selon le procureur, « il s’agit d’une protection liée au droit d’asile, qui n’est pas liée à des risques personnels mais à la situation de son pays, ce qui lui donne droit à un titre de séjour sur le territoire français ».
Décrit par les riverains du quartier Berthe comme un marginal, il squattait un local désaffecté situé à proximité des écoles. Il était connu de la justice : son casier comportait deux mentions, dont une en 2024 pour vol et port d’arme prohibé — condamnation sanctionnée par une amende et une interdiction de détenir ou porter une arme. En juin 2025, il a de nouveau été déféré pour port d’arme prohibé et a été condamné à cinq ans d’interdiction de détenir ou porter une arme, ainsi qu’à un an d’interdiction de paraître dans les lieux de son interpellation.
Pourquoi s’en est‑il pris aux enfants ?
Vers 16h23, la mère d’un enfant a alerté les secours pour signaler la présence d’un individu menaçant à proximité d’une école maternelle et d’un collège. L’homme aurait giflé plusieurs enfants pour des raisons encore floues. « On a du mal à cerner les motivations de cet acte car les explications de mineurs ne sont pas concordantes », a précisé le magistrat. Il pourrait avoir réagi après que des enfants aient lancé des pierres en direction du squat où il vivait.
Selon des témoignages, il se montrait particulièrement menaçant envers des enfants d’une dizaine d’années, ce qui a motivé l’intervention des forces de l’ordre. La directrice de l’école maternelle a immédiatement confiné tous les élèves. Il n’est pas établi qu’il ait menacé les enfants avec son arme lors de ces gestes.
Pourquoi les policiers ont‑ils ouvert le feu ?
À l’arrivée des policiers, l’équipage a tenté d’interpeller le suspect, qui a pris la fuite et cherché à se réfugier dans son squat. Acculé dans le jardin, il a alors menacé les agents avec un sabre d’abattis — une sorte de machette dotée d’une lame de plusieurs dizaines de centimètres — et s’est montré menaçant envers les policiers, selon le procureur.
Les fonctionnaires ont d’abord fait usage à deux reprises de leur pistolet à impulsion électrique, sans succès. Dans un deuxième temps, ils ont ouvert le feu : six tirs auraient été effectués en visant les membres inférieurs. Gravement blessé, le trentenaire a été transporté aux urgences de Toulon et est décédé environ une heure après avoir été touché.
Conformément aux procédures, deux enquêtes ont été ouvertes : la première, confiée à la division de la criminalité territoriale, porte sur les violences commises à l’encontre d’un tiers et de la police ; la seconde, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) de Marseille, vise à préciser les circonstances de l’ouverture du feu.