Un propriétaire de 95 ans face à une facture d’eau de 17.000 euros

par Olivier
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Un propriétaire de 95 ans face à une facture d'eau de 17.000 euros
France

Un propriétaire de 95 ans à Poitiers (Vienne) fait face à une situation difficile après que sa résidence secondaire de 80 m², située dans le quartier Saint-Cyprien, a été illégalement occupée pendant plus d’un an. Entre septembre 2023 et février 2025, un couple a squatté la maison, causant de nombreuses dégradations. Depuis la récupération de son bien, le nonagénaire se voit réclamer une facture d’eau exorbitante de 17 364 euros.

Une année de procédures judiciaires compliquées

Les fils du propriétaire, nus-propriétaires du logement destiné à une rénovation puis mise en location, ont engagé plus d’un an de démarches complexes. Dès le 7 septembre 2023, les services du Grand Poitiers avaient constaté la présence illégale des squatteurs, un couple roumain. Un courrier avait été adressé aux propriétaires le 10 octobre pour signaler l’occupation. La famille a affirmé avoir saisi le préfet, tandis que la collectivité locale indique que la préfecture n’a été sollicitée pour une évacuation forcée qu’en avril ou mai 2024.

Le préfet a finalement rejeté la demande d’expulsion à la fin de l’été 2024, au motif qu’« il n’est pas établi que l’introduction et le maintien dans les lieux ont été effectués à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contraintes ». Cette position contredit les constats municipaux et les déclarations des squatteurs recueillies par un huissier. Un imbroglio administratif s’est encore prolongé, notamment concernant l’absence d’un constat formel d’occupation illicite et une menace d’arrêté préfectoral visant à rendre la maison inhabitable pour cause d’insalubrité, comme rapporté par Maître Georges Hémery, avocat du propriétaire.

Conséquences graves et absence de réactivité

Grâce à l’intervention de son avocat qui a lancé une procédure d’expulsion, le propriétaire a finalement vu les squatteurs quitter la maison le 19 février 2025. Toutefois, les dégâts matériels étaient importants : « Les éviers ont été arrachés et l’eau coulait sans arrêt », explique Maître Hémery. La conséquence directe est cette lourde facture d’eau, dépassant les 17 000 euros, soulignant une surconsommation massive.

Grand Poitiers affirme avoir détecté un excès de consommation dès août 2024, à un stade où la facture atteignait déjà 13 000 euros. Le propriétaire est aujourd’hui confronté à une grande difficulté financière, d’autant que la loi interdit de couper l’eau, même en cas d’occupation illégale ou de dégradations importantes. La communauté urbaine de Poitiers prévoit normalement d’assumer ces frais à la place du propriétaire, selon une fiche publiée sur le site du ministère de la Transition écologique. Cependant, cette aide a été refusée, la collectivité estimant que les démarches judiciaires n’ont pas été menées assez rapidement.

Une audience est prévue le 13 juin devant le tribunal civil, visant à réclamer des dommages et intérêts suite à ce squat. Par ailleurs, l’avocat envisage de saisir le juge administratif pour faire valoir les droits de son client.

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