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Après la dénonciation de violences commises par des policiers sur un adolescent de 17 ans, le parquet de Pontoise a ouvert une information judiciaire.
« À Garges-lès-Gonesse, le 14 juillet vers 23 heures, un mineur de 17 ans faisait appel à ses proches et à des pompiers en présentant des blessures au visage qu’il imputait à des fonctionnaires de police, affirmant avoir été monté de force dans un véhicule après une course-poursuite à pied, puis avoir subi des coups avant d’être relâché », détaille le procureur Guirec Le Bras, qui avait ouvert une enquête sur ces faits dès mercredi.
Une incapacité totale de travail de trois jours
Quatre policiers, composant l’équipage du véhicule suspecté, ont été placés en garde à vue jeudi. À l’issue de cette mesure, le ministère public a requis leur placement sous contrôle judiciaire. Le parquet a également demandé « une mesure d’interdiction d’exercice professionnel ».
Les infractions de violences commises par une personne dépositaire de l’autorité publique en réunion, ainsi que celles de faux, dont ces agents sont suspectés, sont punies de peines pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, précise le procureur tout en rappelant le principe de présomption d’innocence.
Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux montre le jeune assis sur un banc, l’arcade sourcilière et la lèvre en sang.
Après examen de l’adolescent, le médecin de l’unité médico-judiciaire de Pontoise-Gonesse a établi une incapacité totale de travail de trois jours, selon les précisions apportées vendredi par le ministère public.
« Il a subi une agression gratuite, il s’est fait tabasser par quatre policiers »
D’après le récit du député LFI de la circonscription, Carlos Martens Bilongo, qui s’est entretenu mercredi avec le mineur, le lycéen effectuait une course dans un magasin lorsque des policiers l’ont accusé de les filmer.
« Ils lui ont dit ‹ on va te niquer ›. Du coup, il a pris peur et est parti en courant […]. Il a subi une agression gratuite, il s’est fait tabasser par quatre policiers », avait déclaré M. Bilongo.
Contexte local
Garges-lès-Gonesse a traversé un épisode de violences urbaines dans la nuit de mardi à mercredi, sans que le lien éventuel entre ces événements et l’agression dénoncée soit pour l’instant établi.
Vers 3 heures du matin, un bus de la RATP a été contraint de s’arrêter par une quinzaine de personnes qui avaient jeté une poubelle en feu sur la route. Après l’évacuation du chauffeur et des passagers, les individus ont incendié le véhicule, le détruisant intégralement, selon une source policière.
