Des témoignages troublants de violences sexuelles
Dans un contexte déjà marqué par l’affaire Notre-Dame-de-Bétharram, une autre institution scolaire privée, le collège Notre-Dame du Sacré-Cœur, surnommé Cendrillon et situé à Dax, fait face à des accusations graves. Deux frères, aujourd’hui âgés de 75 et 74 ans, ont brisé le silence en partageant leur expérience de violences sexuelles et physiques subies durant leur enfance dans les années 1960.
L’aîné des deux frères a décrit son expérience avec violence, déclarant : « Pour moi, Cendrillon, c’est une horreur ! C’est un enfermement, un lieu avec des sévices corporels, de belles baffes et des tympans crevés. » Le cadet partage un récit encore plus tragique, mentionnant des fellations et des pénétrations rectales qu’il aurait subies pendant trois ans. Il évoque son impuissance face à ces actes en affirmant : « Pourquoi j’aurais parlé ? J’étais un enfant qu’on n’écoutait pas. Mon prédateur avait compris que j’étais un enfant fragile, en quête d’affection. »
Une plainte sans suite
Les deux frères ont déposé une plainte en 2020. Malheureusement, les faits étaient prescrits, ce qui a empêché toute poursuite judiciaire. Cela n’a cependant pas freiné leur désir de vérité. Ils ont été auditionnés par la Commission indépendante sur la pédocriminalité dans l’Église catholique (Ciase), où ils ont reçu une forme d’indemnisation pour leurs souffrances. En décembre 2021, le diocèse d’Aire-et-Dax a confirmé avoir reçu deux signalements en lien avec les témoignages des frères, publiés après la sortie du rapport de la Ciase.
Alors qu’un des plaignants a préféré ne pas poursuivre avec la cellule d’accueil et d’écoute du diocèse, un autre a demandé réparation par le biais de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et réparation (Inirr). Par ailleurs, un ancien élève, qui a choisi de rester anonyme, a aussi parlé de violences sur un forum Facebook dédié aux abus subis dans le collège Cendrillon, décrivant des punitions physiques extrêmement sévères.