Insolite : canards contre criquets
En 2020, des essaims de criquets d’une ampleur exceptionnelle ont ravagé des cultures en Afrique de l’Est, en Asie du Sud et au Moyen-Orient, provoquant des pertes agricoles massives et des situations d’urgence nationales. Face à cette calamité, une proposition pour le moins singulière a émergé : mobiliser des canards comme arme biologique de prédation pour lutter contre les nuées voraces.
L’idée était de déployer des milliers d’oiseaux aquatiques — jusqu’à 100 000 selon les rapports — pour consommer les criquets sur le terrain. Les défenseurs de la méthode soulignaient l’efficacité naturelle des canards, capables, selon certaines estimations, d’avaler plusieurs centaines d’insectes par individu et par jour, faisant des canards une option apparemment durable et « biologique » face aux invasions.
- Contexte : essaims record affectant cultures et moyens de subsistance.
- Solution proposée : mobilisation massive de canards pour la prédation.
- Potentiel alimentaire : chaque canard pourrait consommer des dizaines à plusieurs centaines de criquets quotidiennement.
- Alternative souvent avancée : traitement insecticide à grande échelle, avec risques environnementaux notables.
Pourtant, la solution comportait d’importantes limites pratiques. L’efficacité des canards dépend fortement du milieu : ces oiseaux aquatiques prospèrent dans des zones humides et cultivées, mais peinent à survivre dans les zones désertiques et arides où certains essaims se déplacent.
Des spécialistes ont ainsi mis en garde contre les difficultés logistiques et le bien-être animal : transporter et maintenir des canards dans des régions particulièrement chaudes et sèches peut s’avérer irréaliste, voire cruel. De plus, opter massivement pour les pesticides reste une autre piste, mais elle implique des coûts environnementaux et sanitaires importants.
L’histoire illustre une approche atypique et créative face à un fléau agricole : en mêlant solutions naturelles et contraintes écologiques, le débat met en lumière les compromis entre efficacité immédiate et impacts à long terme. Pour les amateurs d’anecdotes scientifiques et culturelles, ce cas est un exemple fascinant de « canards contre criquets » — une idée insolite qui révèle autant sur la biologie des espèces que sur les défis de la gestion des crises agricoles.
