Qu’est‑ce qui provoque les explosions de regards ?
Pour rester dans le registre insolite et comprendre un phénomène aussi spectaculaire que dangereux, revenons d’abord à un épisode étonnant qui mêle essais militaires et couvre‑regards envolés.

En juillet 1957, lors d’essais souterrains, un couvercle de regard d’une demi‑tonne aurait été projeté si haut qu’on a un temps pensé qu’il avait atteint l’espace. Des scientifiques impliqués dans l’opération ont raconté qu’un test nucléaire nommé Pascal‑A avait produit une explosion bien plus puissante que prévu, entraînant une colonne de feu jaillissant d’un forage profond. Pour l’essai suivant, le forage fut obturé par une plaque de métal et de béton très épaisse, mais la plaque disparut malgré tout après avoir été catapultée à une vitesse rapportée comme dépassant 37 miles (environ 60 km) par seconde. L’un des chercheurs, après analyse, conclut que le couvercle « n’a pas eu le temps de se consumer complètement » plutôt que d’avoir été entièrement vaporisé. Cette anecdote, étrange et difficile à vérifier, montre à quel point une explosion souterraine peut soulever des objets de façon inattendue.
Feux et explosions dans les regards en milieu urbain

Sur un plan plus quotidien, les villes comme New York sont confrontées à des « explosions de regard » répétées, parfois spectaculaires. Des relevés rapportent qu’en moyenne la métropole connaît plusieurs incidents de ce type chaque jour, avec des situations où des couvercles sont littéralement projetés dans les airs et où des passants sont blessés.
Parmi les cas récents : en 2019, un chauffeur et son passager ont vu leur taxi soulevé après une explosion sous la chaussée, causant des blessures par choc lorsque leurs têtes heurtèrent le toit. Un autre épisode, lors de la première semaine de février 2015, a comptabilisé des centaines d’événements similaires en quelques jours, et un témoin septuagénaire a frôlé la mort lorsqu’un couvercle lui a asséné un coup à la tête.
Plusieurs enquêtes et analyses techniques ont permis d’identifier des mécanismes récurrents expliquant ces incidents :
- Des câbles souterrains s’exposent lorsque l’isolation est rongée par des produits chimiques, des rongeurs ou simplement l’usure.
- En hiver, l’eau chargée de sel de voirie favorise la corrosion et l’infiltration, aggravant encore la détérioration des gaines électriques.
- Ces câbles peuvent véhiculer des tensions très élevées (jusqu’à plusieurs milliers de volts) : un défaut peut enflammer les matériaux d’isolation — papier, plomb, caoutchouc — et déclencher un incendie sous la chaussée.
- La chaleur et les flammes peuvent enflammer les gaz accumulés dans le regard, provoquant une combustion soudaine qui expulse les couvercles, souvent lourds (entre 35 et 136 kg).
Ainsi, derrière l’image spectaculaire d’un couvercle projeté comme par une explosion, se cachent des interactions techniques entre corrosion, électricité et accumulation de gaz. Ces éléments expliquent pourquoi les « explosions de regard » suscitent à la fois fascination et inquiétude dans les centres urbains.
Sources : témoignages et comptes‑rendus d’essais historiques et d’enquêtes techniques disponibles en ligne, notamment des récits et analyses consacrés aux essais Pascal et aux incidents urbains signalés à New York (récit d’époque, analyse d’un témoin scientifique, constats sur New York, témoignage d’incident, compte rendu d’une blessure, explications techniques).
