Les règles strictes des francs-maçons révélées

par Zoé
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Les règles strictes des francs-maçons révélées
France
symboles maçonniques avec bible ouverte

La forme moderne de la franc-maçonnerie a émergé des anciennes guildes de tailleurs de pierre du Moyen Âge. Avec l’évolution des tendances dans la construction, s’éloignant des gigantesques cathédrales en pierre qui nécessitaient un flux constant de maçons, certaines chapitres de guildes ont envisagé d’admettre des non-maçons sous forme d’honoraires, apportant ainsi une aide appréciable. Ces groupes, souvent composés d’hommes qui gardent une part d’enfance, ont ensuite adopté des rites et des rituels de vieilles organisations religieuses et chevaleresques, enveloppant le tout d’un voile de secret pour accroître l’excitation.

Depuis l’émergence de cette franc-maçonnerie plus secrète aux XVIIe et XVIIIe siècles, les francs-maçons (souvent appelés simplement maçons) ont acquis une réputation, parfois justifiée, d’opacité. Ils se retrouvent souvent au cœur de multiples théories du complot. Bien que le secret entourant les rituels privés soit l’une des règles de presque toutes les loges maçonniques, préserver les secrets du groupe n’est qu’une des nombreuses règles strictes suivies par les francs-maçons en règle.

Répondre aux exigences de base

Des francs-maçons en parade pour commémorer le lever du siège de Gloucester

Pour rejoindre une loge, un potentiel franc-maçon doit remplir plusieurs exigences formelles. La plus fondamentale est d’être un homme adulte, bien qu’un petit nombre de loges admettent (ou soient spécifiquement réservées) aux femmes, notamment en France. De plus, certaines organisations au sein de la grande famille de la Franc-maçonnerie accueillent ou s’adressent à des femmes et/ou des jeunes.

Un maçon doit également croire en un « Être Suprême » et en l’immortalité de l’âme, bien que la forme exacte de ces croyances soit généralement laissée à l’interprétation individuelle. Sur le plan racial ou ethnique, la théorie veut qu’il n’y ait pas de grounds d’exclusion, même si certaines loges n’ont pas toujours respecté cet idéal, notamment aux États-Unis où les loges sont souvent divisées selon des lignes raciales.

Les candidats doivent par ailleurs être perçus comme attirants par la loge : ils doivent avoir un « bon caractère moral » et être motivés par un intérêt authentique pour la Franc-maçonnerie, plutôt que par l’espoir d’un gain personnel, bien que certaines loges se réservent le droit de demander une vérification des antécédents. Les aspirants maçons doivent faire leur demande de leur propre chef et avec l’intention d’apprendre et de participer aux coutumes anciennes de la Franc-maçonnerie. Ils doivent bien entendu accepter que s’ils sont acceptés dans cette société, ils suivront ses règles.

Croyance en un Être Suprême

représentation artistique de Dieu comme lumière

La règle maçonnique imposant de croire en un Être Suprême est intentionnellement vague, car les francs-maçons ne se considèrent pas comme une organisation religieuse et évitent généralement de discuter de religion lors de leurs rencontres. Théoriquement, cette flexibilité doctrinale permet à toute personne suivant une religion théiste ou ayant une croyance personnelle en Dieu de devenir membre. Cependant, certaines loges ont historiquement exclu ceux qui ne faisaient pas partie de la religion majoritaire locale.

Il est ironique que certaines loges aient exclu des Juifs, même si le mouvement dans son ensemble a parfois été accusé, par ceux ayant des croyances ou des agendas antisémites, de collusion avec des complots dirigés par des Juifs.

Les discussions entre les francs-maçons d’aujourd’hui s’interrogent sur les paramètres exacts de cette exigence. Dans un monde de plus en plus séculier, certaines loges ne l’imposent plus, et des débats émergent sur la suffisance des idées d’énergie et de spiritualité généralisée. Un rapport anecdotique aborde le cas complexe d’un homme moderne qui vénérait le vieux panthéon nordique et considérait Odin comme l’Être Suprême en qui il croyait. La loge à laquelle il avait postulé a demandé des conseils à des instances supérieures et a décidé qu’Odin ne répondait pas à la définition en raison de son statut jugé insuffisamment « suprême » parmi ses semblables dieux. Cela semble être une situation relativement rare, d’autres rapportant que lorsqu’on leur pose la question, ils répondent simplement par un « oui ».

Adhérer aux valeurs fondamentales de la franc-maçonnerie

photo de poignée de main

Les valeurs centrales de la franc-maçonnerie, comme le souligne le site Be A Freemason, incluent « l’intégrité, la bonté, l’honnêteté et l’équité », ainsi que les « principes intemporels de l’amour fraternel, du secours et de la vérité ». La fraternité est sans conteste la responsabilité la plus manifeste des francs-maçons actifs, mettant en avant l’idée de soutien mutuel et de camaraderie dans la quête partagée de l’amélioration personnelle. Il est souvent rappelé que la franc-maçonnerie, ou l’appartenance à une loge donnée, ne doit pas être utilisée à des fins personnelles, qu’il s’agisse de gains religieux, politiques ou commerciaux. La franc-maçonnerie devrait se concentrer sur elle-même et sur ses frères au sein des organisations.

Un autre aspect essentiel du système de valeurs maçonnique moderne est la charité, représentant le « secours » destiné aux personnes en détresse, qu’elles soient maçons ou non. De nombreuses loges maçonniques ont uni leurs forces à travers des fondations charitables pour organiser cette aide, que ce soit en Angleterre, au pays de Galles ou dans certains États américains. Les priorités et objectifs de ces organisations varient, reflétant la nature décentralisée de la franc-maçonnerie, et incluent des domaines tels que les subventions générales, les soins aux personnes âgées, la recherche sur les maladies et les bourses d’études, entre autres.

De plus, nombre d’organisations affiliées à la franc-maçonnerie incluent le service comme une de leurs activités et objectifs. Un exemple particulièrement marquant est celui des Shriners, connus pour leur humour, qui soutiennent un réseau d’hôpitaux pour enfants.

Maintenir le secret

Homme confiant un secret à un autre

Le secret est sans conteste le concept le plus associé à la franc-maçonnerie par ceux qui l’observent de l’extérieur. En tant que société secrète, les francs-maçons partagent entre eux une vaste gamme de symboles et de rituels secrets — et, il faut l’admettre, certains qui ne le sont plus tant que ça — y compris un traditionnel contact de main secret. Cependant, ces éléments ne sont pas uniformes parmi les différentes loges maçonniques, car la franc-maçonnerie n’est pas une organisation complètement unifiée ; il est donc probable que n’importe quel secret donné ne soit pas vraiment significatif.

Les secrets, cependant, sont indéniablement intrigants. On a soutenu que ce savoir maçonnique secret, qu’il soit réel ou non, a attiré la curiosité de nombreux individus à rejoindre cette fraternité, contribuant ainsi à sa pérennité et à sa diffusion géographique à travers le temps. Le voile de mystère qui entoure les maçons peut être considéré comme la clé de leur fascinant mystère, et cette énigme persistante a peut-être même inspiré des organisations moins recommandables ayant de véritables secrets, comme certaines bandes criminelles organisées ou le Ku Klux Klan.

Certaines loges maçonniques insistent davantage sur le secret non pas d’un rituel particulier ou d’une information, mais sur la confidentialité en général des réunions. En effet, bon nombre des secrets maçonniques ont été publiés : le seul secret plus difficile à imaginer que celui gardé pendant des siècles est celui maintenu par des millions de personnes. À la place, ce qui est essentiel pour les maçons d’aujourd’hui, c’est la discrétion dont bénéficient leurs membres concernant ce qu’ils discutent et révèlent lors de leurs rencontres. Si les maçons ne gardent plus de secrets ésotériques, chacun peut encore dissimuler les révélations privées de ses frères.

Le vêtement approprié

tablier maçonnique de Winston Churchill

L’idéal maçonnique d’égalité au sein de la loge et de fraternité généralement égalitaire se reflète dans la tenue vestimentaire. Pour éviter le faux pas de se démarquer ou de sembler excessif, la plupart des francs-maçons optent pour un costume sombre lors des occasions formelles, même si le noir n’est pas une obligation, c’est un choix populaire. Ce costume est souvent accompagné d’une cravate sombre, d’une paire de chaussures foncées et d’une chemise blanche ou claire, créant ainsi une apparence soignée et conservatrice, que certains agrémentent d’accessoires maçonniques tels que des bagues ou des montres.

Cet aspect est rehaussé par les célèbres insignes maçonniques : tabliers, colliers et, pour les maçons de haut rang, chapeaux. Le tablier est peut-être l’élément qui évoque le plus l’origine des francs-maçons en tant que guilde de tailleurs de pierre : il en suit toujours le design de base de ce vêtement utile, aujourd’hui empreint de symbolisme lié à la construction de bonnes vies plutôt qu’à l’imposition de structures.

Traditionnellement, les tabliers des débutants sont en cuir d’agneau blanc, qui sont ensuite remplacés par des designs plus distinctifs lors de l’obtention de grades ou de postes. En plus du tablier, les maçons peuvent porter des colliers indiquant leur rang ou leur bureau, bien que ceux-ci ne soient pas normalisés et varient en fonction des loges. Le Vénérable Maître, à la tête d’une loge, complète souvent son insigne avec un haut-de-forme pour illustrer son statut.

Rituel d’initiation des francs-maçons

gravure de l'initiation maçonnique française du 18ème siècle

Les aspirants francs-maçons doivent passer par un rituel d’initiation connu sous le nom de Premier Degré. Ils commencent par s’approcher de la loge habillés d’une manière symboliquement importante. Au moins un des pieds doit être nu, symbolisant que la loge maçonnique est un lieu sacré où les pieds nus sont appropriés. Les jambes de pantalon sont retroussées pour indiquer que le potentiel franc-maçon n’a pas de chaînes ni de marques similaires, signifiant qu’il est libre, et pour permettre au genou nu de toucher la terre lors des vœux. Le côté gauche de la poitrine est découvert pour prouver que le candidat n’est pas une femme déguisée, tandis que le bras droit est également exposé afin de certifier que l’initié ne se présente pas avec une arme. Dans certains cas, les candidats sont bandés des yeux et menés avec une corde autour du cou.

Lorsque l’aspirant arrive correctement vêtu et préparé, le gardien de la porte de la loge frappe trois fois à la porte pour permettre à l’initié d’entrer. L’initié aura un poignard appuyé contre le côté nu de sa poitrine (gentiment, on suppose) pour souligner la gravité de l’engagement. Il est ensuite conduit autour de l’intérieur du temple et soumis à une série de questions, dont la plupart seront répondus avec l’aide d’un Deacon Junior. Cette assistance dans la première étape du parcours maçonnique symbolise autant le soutien dont un franc-maçon aura besoin que la fiabilité de ses futurs frères. Il finira par s’agenouiller et prêter son serment en tant que franc-maçon avant de se lever, les pieds bien en place, dans le coin nord-est de la pièce, rappelant ainsi la position des pierres fondamentales que ses prédécesseurs ont façonnées.

Pétition d’entrée

Porte de la loge maçonnique en Norvège

Une idée reçue répandue veut qu’un homme doive être explicitement invité par un franc-maçon existant pour entrer dans la fraternité, mais cela est faux. En réalité, l’étiquette stipule que les maçons en place peuvent insinuer (« Je pense que vous feriez un bon maçon ! ») sans aller jusqu’à formuler une invitation ; le désir d’entrer dans la fraternité doit venir de l’aspirant maçon, et non de quelqu’un d’autre. Par la suite, un candidat potentiel doit soumettre une demande formelle d’entrée, généralement à une loge spécifique. Cette loge va alors enquêter sur le candidat et voter sur son admission. Fait inquiétant pour quiconque a été choisi en dernier lors des matchs de kickball pendant l’enfance, cette approbation doit être unanime.

Les personnes souhaitant devenir maçons sont encouragées à s’approcher de leur franc-maçon préféré et à lui poser des questions directement sur l’organisation et le processus d’adhésion. D’autres options incluent la visite directe d’une loge ou du Grand Orient de la juridiction concernée. Des informations de contact pour les représentants maçons locaux sont même disponibles en ligne, et certaines organisations de loge permettent de faire ce premier pas par courrier électronique, un choix judicieux à l’ère moderne.

Éviter de commettre des crimes maçonniques

antique masonic gavel

En 1855, un franc-maçon influent de Caroline du Sud, Albert Mackey, a codifié les règlements de la franc-maçonnerie dans un ouvrage intitulé The Principles of Masonic Law: A Treatise on the Constitutional Laws, Usages, and Landmarks of Freemasonry. Ce travail majeur est structuré par thème en quatre livres, dont le dernier est consacré aux « Crimes et châtiments maçonniques ». Mackey y souligne que les crimes maçonniques se chevauchent fortement avec les fautes morales et précise que les infractions religieuses ou légales ne relèvent pas de la justice maçonnique. Parmi ses exemples figurent l’hérésie et, de manière intéressante pour un habitant du Sud dans les années 1850, la rébellion : un franc-maçon insurgé doit être désavoué par ses pairs, mais ne peut pas être expulsé de la loge sans charges supplémentaires.

Mackey dresse une liste d’exemples d’infractions morales, en commençant par le « parjure profane », mais en passant rapidement à des infractions plus graves comme l’adultère et le meurtre. (À noter que le meurtre n’est pas considéré comme un crime maçonnique parce qu’il est illégal, mais parce qu’il est moralement abhorré.) Il souligne avec éloquence que « Tous les défauts moraux qui caractérisent le mauvais homme font également du mauvais maçon. » Il énumère ensuite des infractions spécifiquement maçonniques, principalement liées à des comportements susceptibles de perturber les activités de la loge ou de créer une ambiance désagréable, notamment des disputes, des désaccords privés persistants, des comportements « indécents et irrévérencieux », et, de façon louable, le refus d’aider un franc-maçon dans le besoin lorsqu’on en a la capacité.

Une section finale des interdits maçonniques fait, sans surprise, référence aux secrets de l’art ou de ses confrères francs-maçons. Il est interdit aux francs-maçons de discuter des affaires maçonniques en présence d’outsiders, de divulguer des secrets, ou même de défendre la franc-maçonnerie de manière trop enthousiaste face à des non-maçons.

Participer aux procès

chaises dans la boîte des jurés

Les francs-maçons accusés d’avoir enfreint des lois maçonniques peuvent faire face à un procès. Selon les règles établies par Albert Mackey dans « The Principles of Masonic Law », le processus de procès maçonnique débute lorsqu’un accusateur — qui peut même ne pas être maçon — transmet une dénonciation écrite au secrétaire de la loge. Celui-ci lit l’accusation lors de la prochaine réunion, où les francs-maçons réunis organiseront un procès après que l’accusé ait eu le temps de préparer sa défense. Si l’accusé a déménagé, le procès peut être transféré à sa nouvelle loge.

Durant le procès, tant l’accusateur que l’accusé ont le droit de présenter et d’interroger des témoins, y compris des non-maçons pouvant avoir des connaissances sur la situation. Une fois les preuves présentées et après que les deux parties aient fini de plaider, les autres francs-maçons présents agissent comme jury, nécessitant une majorité des deux tiers pour une condamnation. Chaque membre du jury doit voter à moins d’être excusé à l’unanimité par un vote des autres jurés. Si l’accusé est reconnu coupable par un vote secret, des votes à main levée sont alors organisés pour décider de la punition à infliger, en commençant par la plus sévère et descendant jusqu’à obtenir une majorité en faveur d’une option donnée.

Mackey énumère cinq punitions susceptibles d’être appliquées par les francs-maçons à leurs frères mal comportés ; toutes sauf la plus légère, le blâme, nécessitent un procès formel. Les sanctions au-delà du blâme incluent un avertissement formel du maître de loge, l’exclusion d’une réunion, une suspension définitive ou indéfinie, et l’expulsion, que Mackey compare à une amputation médicalement nécessaire.

Appartenir à une loge

Une loge de francs-maçons afro-américains vers 1950

La franc-maçonnerie n’est pas une quête solitaire ; les francs-maçons sont généralement tenus d’appartenir à une loge particulière. Bien qu’ils aient généralement le droit de visiter d’autres loges autant de fois qu’ils le désirent, l’obligation d’avoir une juridiction principale subsiste, en partie car des cotisations doivent être versées pour assurer le bon fonctionnement de l’ensemble. Les francs-maçons sont souvent, mais pas automatiquement, installés comme membres de la loge où ils subissent leur initiation. Après cette étape, ils peuvent faire une demande d’adhésion à n’importe quelle loge de leur choix.

La démission d’une loge, appelée « démit », est généralement accordée librement si la personne est à jour avec ses cotisations et ne fait pas face à des accusations au sein du système maçonnique. Lors du transfert de membership, ils peuvent recevoir un certificat de bonne conduite à présenter à une autre loge.

Les francs-maçons sans affiliation restent des francs-maçons, sauf s’ils ont été expulsés pour inconduite, mais ils perdent certains droits en n’étant pas rattachés à une loge particulière. Ils ne peuvent visiter une loge donnée qu’une seule fois (pour voir s’ils souhaitent y adhérer) et ne peuvent pas demander d’aide financière, recevoir d’inhumation maçonnique ou participer à des processions maçonniques. Ils demeurent néanmoins liés à tous les serments qu’ils ont prêtés en tant que francs-maçons, sont toujours soumis à la discipline maçonnique générale et peuvent encore demander de l’aide à une loge en cas de besoin urgent.

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