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Les légendes hantent notre imaginaire collectif, que ce soit dans les romans, les films ou les attractions d’Halloween où l’on vient frissonner. Mais les phénomènes paranormaux ne se limitent pas aux maisons: des hôtels, des hôpitaux et même des phares figurent parmi les lieux les plus évoqués. À travers les États‑Unis, d’anciens cinémas alimentent des récits de manifestations inexpliquées, d’apparitions et de bruits troublants qui marquent leur histoire. Beaucoup remontent aux années 1920, au tout début de l’âge d’or du cinéma, lorsque quelques groupes contrôlaient l’industrie.
Une légende hollywoodienne hantée

Depuis son ouverture en 1927, le Grauman’s Chinese Theatre, à Los Angeles, a accueilli des premières fastueuses et fut l’un des temples les plus célèbres du cinéma. Derrière les rideaux, des expériences étranges sont rapportées; plusieurs spectateurs évoquent la présence d’au moins deux fantômes qui hantent les coulisses, faisant bouger des meubles et frappant les murs. L’un d’eux, Fritz, serait un ancien machiniste qui serait mort par suicide derrière l’écran et qui hanterait désormais les lieux. Un autre esprit, nommé Annabelle, est une jeune fille aperçue en train de courir dans les couloirs.
Même la cour d’entrée, où les stars s’illustraient lors de cérémonies et où leurs empreintes sont gravées dans le ciment, ne serait pas épargnée par les apparitions. On affime avoir vu le fantôme de l’acteur Victor Kilian, victime d’un meurtre non résolu en 1979, traîner près du site.
Le Bagdad Theatre de Portland, cinéma hanté

Tout comme le Grauman, le Bagdad Theatre, dans le quartier Hawthorne de Portland, a ouvert ses portes en 1927. Bien que son décor soit moins opulent, ce palais du cinéma à thème moyen‑oriental demeure impressionnant et continue à projeter des films, ayant même accueilli une première en 1975 pour One Flew Over the Cuckoo’s Nest. Comme son voisin de Los Angeles, Bagdad est réputé hanté. Le personnel et les visiteurs signalent des expériences troublantes, allant de visions spectrales à des zones froides inexpliquées. Parmi les esprits évoqués se trouve un machiniste mort sur place — certains avancent qu’il se serait suicidé — rappelant l’un des fantômes signalés au Grauman.
Des murmures mystérieux ont été entendus derrière l’écran, attribués à cet esprit tourmenté. On dit aussi qu’il se déplace occasionnellement devant l’écran. D’autres phénomènes signalés incluent des pas, des déplacements d’équipements et, dans l’une des toilettes féminines, une odeur masculine et le sentiment d’être surveillé.
L’imposant Landmark Theatre de Syracuse

Lorsque le Landmark Theatre, alors Loew’s State Theatre, ouvrit à Syracuse en février 1928, les files d’attente s’allongeaient sur plusieurs rues. Le lieu, richement décoré de velours rouge et de marbre, était équipé d’une immense pipe organ et d’un grand lustre Tiffany dans le hall. Après des années de difficultés, il fut relancé comme salle de spectacle vivant à la fin des années 1970 et demeure actif aujourd’hui.
Aujourd’hui, le théâtre serait habité par plusieurs esprits. L’un, surnommé Clarissa, serait tombé de son balcon et serait resté dans le Landmark, vêtu d’une robe blanche et laissant derrière elle une odeur de lilas, accompagnée de bouffées de froid polaire. Clarissa serait aussi associée à des rafales d’air froid et serait vue assise dans un siège du théâtre. Elle ne serait pas seule: Oscar, peut‑être l’amant de Clarissa, et un duo composé d’un veilleur de nuit et de son chien auraient également été signalés dans les lieux.
Un palais des phénomènes préternaturels peut être

Le Palace Theatre, sur Broadway en plein centre de Los Angeles, est le plus ancien cinéma de la ville et le plus vieil opérette du circuit Orpheum encore debout aux États‑Unis. Ouvert en 1911, il a commencé à projeter des films à partir de 1926 et a acquis une notoriété particulière après que Michael Jackson en ait fait un décor dans le clip Thriller en 1983. À son ouverture, le théâtre comptait un balcon réservé aux personnes noires, pratique qui est désormais associée à des apparitions au fil des années. Des témoins parlent aussi d’un petit enfant fantomatique dans l’une des salles de bain et des restes crémés de trois personnes retrouvés dans une boîte au sous‑sol. Le Palace, comme le Landmark, serait aussi le repaire d’une femme fantomique en blanc qui aurait été vue sur la scène.
Une Edwina au Egyptian Theatre à Park City

Le Egyptian Theatre, à Park City (Utah), est né d’une tragédie: en juin 1898, un incendie dévastateur a brûlé 350 maisons et bâtiments, laissant 500 habitants sans abri. La ville fut rapidement reconstruite et le Dewey Theatre prit sa relève en tant que salle d’opéra avant d’être remplacé par le nouveau théâtre égyptien en 1926, qui proposait des spectacles vivants et des projections. Aujourd’hui encore, on peut y voir des concerts et des spectacles à la mode Broadway, tout en étant témoins de phénomènes inattendus. Des portes claquent, des pas se font entendre, des cris sans source et la présence d’une apparition nommée Edwina hanteraient les loges, Edwina pourrait être l’ancienne organiste de l’opéra d’origine. Un autre homme serait parfois perçu dans les lieux: certains supposent qu’il s’agit du fantôme d’un acteur en devenir nommé Johnnie McLaughlin, autrefois machiniste au Dewey Theatre et décédé dans un accident minier. Cette apparition est réputée pousser les visiteurs à terre. Selon l’endroit où l’on choisit d’assister à un film, le lieu peut s’avérer plus effrayant que ce qui figure à l’écran.
