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Chaque été ou presque, des agressions, incivilités et chahutages dégénérant refont surface dans les piscines municipales un peu partout en France. On se souvient notamment des graves agressions survenues dans les piscines de Lyon en 2015 et 2019, qui avaient conduit à la fermeture temporaire de plusieurs établissements.
Cette année, c’est en Alsace que les tensions s’amplifient rapidement. Les Strasbourgeois n’ont pas attendu l’arrivée de la canicule pour voir la situation dégénérer. Plusieurs agressions contre des membres du personnel des piscines municipales ont provoqué la fermeture temporaire de deux des établissements les plus fréquentés de Strasbourg, plongeant de nombreuses familles dans le désarroi.
Des violences dans les quartiers sensibles
Les premiers incidents se sont produits dès le 13 juin dans le quartier sensible de Hautepierre. Des employés ont été victimes de violences, dont une jeune employée frappée au visage après avoir signalé à une personne qu’elle ne pouvait pas se baigner, faute de tenue adéquate. Face à cette agression, la municipalité a décidé de fermer la piscine pour l’ensemble du week-end.
Violences et fermetures successives
Le 30 juin, la piscine du Wacken a également été le théâtre d’altercations. Deux agents, dont un médiateur et une maîtresse-nageuse, ont été agressés suite à une remarque faite à des baigneurs. La piscine a fermé pendant deux jours avant de rouvrir avec une jauge limitée et un effectif renforcé en agents de sécurité, pour mieux protéger le personnel et les usagers, selon la municipalité.
La veille, à Colmar, des personnels municipaux ont été victimes d’insultes et menaces de mort, ce qui a conduit à un dépôt de plainte et à la fermeture temporaire de la piscine suite à un droit de retrait du personnel.
Critiques syndicales et manque de moyens
Malgré l’affirmation de renforcement des agents de sécurité, le syndicat CGT de Strasbourg Eurométropole dénonce un manque criant de personnel de médiation et de maîtres-nageurs, conséquence des réductions budgétaires imposées par l’État. Le syndicat souligne également l’insuffisance des points d’eau accessibles pendant les journées de canicule.
Karim Hadi, secrétaire général de la CGT Strasbourg Eurométropole, réclame une étude approfondie sur les capacités de la collectivité à répondre au réchauffement climatique, afin de garantir l’accès à la baignade pour tous durant l’été.
Un phénomène ancien et récurrent
Ces violences ne sont pas nouvelles ni forcément en hausse. En janvier dernier, les Bains municipaux avaient supprimé définitivement leurs créneaux réservés aux femmes suite à des violences sur le personnel. Quelques mois plus tôt, la piscine de Hautepierre avait dû fermer pendant une partie des vacances de Pâques après des situations d’émeutes provoquées par près de 300 adolescents, mettant en danger la sécurité du personnel et du public.
Ces faits rappellent également ceux de juin 2019, lorsque des incidents violents dans les piscines de Kehl, ville frontalière de Strasbourg, avaient conduit les autorités allemandes à solliciter une intervention conjointe avec la police française pour rétablir l’ordre.
