L’Essentiel sur les Polluants Éternels à Lyon
L’organisme de surveillance de la qualité de l’air, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, a révélé pour la première fois en France la détection de PFAS, communément désignés comme « polluants éternels », dans l’air ambiant. Cette découverte a été réalisée tant près des usines de Pierre-Bénite, où ces substances sont utilisées, que dans le centre de Lyon.
La méthode de prélèvement employée comprend une collecte d’air à très haut débit sur une période de quatre jours, permettant d’isoler les molécules gazeuses et particulaires. Un soin particulier a été apporté pour réduire les risques de contamination du matériel utilisé pour ces prélèvements. Les résultats, révélant une concentration d’environ une centaine de picogrammes par mètre cube à Pierre-Bénite, et une dizaine dans le centre de Lyon, sont sans précédent en France. Cependant, l’absence de seuil de dangerosité pour ces substances rend les conclusions encore délicates et souligne la nécessité de poursuivre les recherches.
Les PFAS, qui se retrouvent dans divers environnements tels que l’eau, les sols et même les produits du quotidien, sont maintenant détectés dans l’air, ce qui soulève des préoccupations supplémentaires. Stéphane Socquet, directeur adjoint d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, a exprimé son inquiétude face à cette ubiquité des polluants, confirmant une réalité déjà soupçonnée, mais qui nécessite une investigation approfondie.
Pour comprendre cette découverte, Atmo a élaboré une méthode de quantification des PFAS dans l’air. En utilisant un préleveur à haut débit, l’organisme a pu analyser une vaste quantité d’air et de particules pour détecter des concentrations potentiellement très faibles de ces substances néfastes.
Ce travail a été motivé par une demande croissante de la part des citoyens et des collectivités, inquiets de l’implication des PFAS dans la métropole. Alors que de nombreuses données ont été accumulées concernant leur présence dans l’eau et les aliments, peu d’informations existaient sur leur existence dans l’air. La nouvelle méthodologie développée par Atmo représente une avancée significative vers une meilleure compréhension de la réalité environnementale.
Les résultats actuels sont les premiers du genre en France, mais sans référence à un seuil de danger, la question de leur impact sur la santé demeure ouverte. Atmo a l’intention de poursuivre ses travaux, cherchant à obtenir des données plus représentatives tout au long de l’année, afin d’évaluer l’exposition moyenne des habitants de la région.
Cela pourrait également émerger comme une contribution précieuse à l’enquête nationale sur les PFAS. Les prochaines étapes pour Atmo incluent des études plus étendues dans divers sites de la région, visant à recueillir des informations précieuses sur ces polluants invisibles.