Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, est incarcéré en Algérie depuis mi-novembre. Selon une source judiciaire, il aurait entamé une grève de la faim dès lundi. Son avocat, Me François Zimeray, a exprimé ses inquiétudes quant à la santé de son client ainsi que sur l’éventualité d’un procès équitable, faisant écho aux informations relayées par divers médias.
D’après Me Zimeray, qui n’a pu se rendre en Algérie faute de visa, l’écrivain aurait choisi cette démarche en réaction aux pressions visant à le contraindre à changer d’avocat. Il souligne que ni la qualité de sa défense, ni la réserve dans la réception d’une campagne médiatique hostile, ni le respect du cadre judiciaire local ne semblent être pris en compte par un régime persistant à refuser des visas sans justification, compromettant ainsi le droit à la défense de Boualem Sansal.
Par ailleurs, le protocole de soin suivi par l’écrivain aurait été interrompu, alors qu’il serait atteint d’un cancer, d’après plusieurs sources de presse. Boualem Sansal fait face à des poursuites fondées sur l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui qualifie d’acte terroriste ou subversif tout geste visant à porter atteinte à la sûreté de l’État ou à l’intégrité du territoire.
L’affaire a suscité la colère de nombreux intellectuels et écrivains, dénonçant des poursuites dénuées de fondement. Par ailleurs, ses déclarations lors d’une interview accordée à un média français d’extrême droite, reprenant une position controversée sur les frontières héritées de la colonisation, n’ont fait qu’attiser davantage les tensions.