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Les années 1960 ont été une période différente, mais incroyablement excitante pour la musique. Le rock’n’roll prenait de l’ampleur grâce à l’invasion britannique et, plus tard dans la décennie, à l’essor du garage rock et de la psychédélique. Avec l’évolution continue de la pop et d’autres genres, cette décennie regorgeait de classiques encore appréciables par les jeunes générations d’aujourd’hui. Mais elle reflétait aussi des mentalités différentes concernant les femmes et les rencontres, ce qui a donné lieu à des chansons dont les textes ne correspondent pas aux valeurs actuelles.

Run For Your Life — The Beatles
La chanson de 1965, placée en fin d’album Rubber Soul, pose problème dès sa première ligne. Le texte décrit un narrateur jaloux et violent qui envisage des menaces physiques envers sa partenaire si elle venait à tromper. L’inspiration initiale provient d’un titre d’Elvis Presley, et John Lennon a développé une narration sombre autour de cette idée.
Les réflexions actuelles soulignent que le point de vue du narrateur peut apparaître comme extrême et inquiétant. Même si certains soutiennent qu’il s’agit d’une fiction, les implications évoquées résonnent avec des aspects problématiques de la vie personnelle de Lennon et de la violence vécue dans certaines relations. Malgré les débats, le morceau demeure controversé et alimente régulièrement des discussions sur le lien entre l’art et des comportements inacceptables.
He Hit Me (And It Felt Like a Kiss) — The Crystals
Les Crystals offrent généralement une discographie légère, mais ce titre de 1962 se distingue par son sujet sensible. Les paroles décrivent une dynamique où la violence physique est présentée comme une démonstration d’amour, une idée qui choque les auditeurs modernes et a été reprise par d’autres artistes par la suite.
Bien que certains expliquent qu’il s’agisse d’un récit fictionnel, les paroles qui semblent justifier l’emprise violente restent contestables. Le morceau a été produit par Phil Spector, dont l’histoire de violences domestiques est largement documentée. L’inspiration vient d’une relation abusive vécue par Eva Boyd, la babysitter de Gerry Goffin et Carole King, ce qui ajoute une dimension biographique à la controverse autour de la chanson.
Aujourd’hui encore, la chanson intrigue par la tension entre sa mélodie enjouée et son contenu sombre, et par le contexte de sa production. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez traverse une situation de violence domestique, n’hésitez pas à demander de l’aide auprès des ressources disponibles dans votre pays.
Tie Me Kangaroo Down, Sport — Rolf Harris
Malgré son succès, ce morceau illustre parfaitement pourquoi certaines chansons ont mal vieilli. Le quatrième couplet a été perçu comme raciste envers les Aborigènes d’Australie, ce qui a conduit à une interdiction temporaire de la version chantée par la chaîne publique australienne, ne diffusant plus que des versions instrumentales pendant une période.
Cette interdiction a été brève, mais des décennies plus tard, les auditeurs évoquent encore les démêlés juridiques de l’artiste et les réactions suscitées par le titre. Nombreux sont ceux qui se souviennent avoir dû omettre certains couplets lorsque la chanson était chantée lors d’événements scolaires.
Young Girl — Gary Puckett & the Union Gap
Le narrateur affirme ressentir des émotions tout en décrivant une jeune fille dont l’âge semble mineur. Les paroles du premier couplet évoquent une confusion entre maturité apparente et réalité, suggérant une perception ambiguë de l’âge et de l’amour.
Sortie No. 2 en avril 1968, la chanson a connu un grand succès mais est aujourd’hui fréquemment évoquée dans les discussions en ligne sur des textes inquiétants. Les internautes y voient une mise en scène de situations problématiques qui suscitent le malaise chez les auditeurs contemporains.
Under My Thumb — The Rolling Stones
Bien que le titre ne fasse pas partie des morceaux phares d Aftermath en 1966, il est devenu un incontournable des radios rock classiques. L’air est entraînant, mais les paroles signalent une domination de la part du narrateur et une assignation de soumission à la femme, avec une double norme apparente dans le quatrième couplet.
Ce morceau est souvent cité lors des discussions modernes sur le sexisme dans le rock. Certains musiciens contemporains ont exprimé leur malaise en le reprenant dans des projets artistiques, soulignant la contradiction entre une mélodie accrocheuse et un message problématique.
