Comprendre le blues de septembre : un phénomène normal

par Olivier
0 commentaire
A+A-
Reset
Comprendre le blues de septembre : un phénomène normal
France
  • Oui, le blues de septembre existe. « Ce n’est pas la météo qui pèse, mais l’arrêt brutal de moments agréables vécus pendant l’été », explique Adrien Chignard, psychologue du travail.
  • Ce n’est pas inquiétant. « La nostalgie n’est pas une maladie, c’est la preuve qu’on a vécu des instants précieux », insiste-t-il.
  • Pour le dépasser, il faut se projeter. « En parler, partager ses souvenirs, puis se lancer dans de nouveaux projets aide à redonner du relief à sa vie », recommande le spécialiste.

Après les vacances, certains ressentent un mélange de nostalgie, de lassitude et d’anxiété à l’idée de reprendre le travail. Une sorte de « blues de septembre », qui survient au moment de ranger les valises, de quitter les apéros au soleil ou les soirées entre amis pour retrouver les réunions, les mails et la routine du bureau. Faut‑il s’en inquiéter ? Est‑ce un simple coup de mou passager ou le signe d’un malaise plus profond ? Adrien Chignard, psychologue du travail, décrypte ce phénomène et explique pourquoi il est, au contraire, parfaitement normal.

Le blues de septembre : existe‑t‑il vraiment ?

Oui, mais pas forcément pour les raisons que l’on imagine. Ce n’est pas tant l’arrivée de l’automne qui pèse, mais la fin brutale de moments agréables vécus pendant l’été. Après des vacances réussies, il est normal de ressentir une pointe de nostalgie : c’est la tristesse face à une joie passée. Cette émotion paradoxale mêle regrets et reconnaissance. En clair, si vous ressentez ce blues de septembre, c’est surtout la preuve que vous avez vécu des instants précieux.

Est‑ce grave de ressentir cela ?

Pas du tout. Le véritable problème est souvent de trop psychologiser nos émotions. La vie n’est pas un état de grâce permanent : on s’ennuie, on traverse des hauts et des bas. Les émotions qualifiées de « négatives » ne sont pas mauvaises en elles‑mêmes, elles sont simplement pénibles. Elles ont une fonction : la peur nous protège, la nostalgie nous rappelle ce qui compte vraiment pour nous. Ces moments de blues permettent aussi de reprioriser : qu’est‑ce qui, dans ma vie, mérite d’être préservé ? Est‑ce que je veux continuer ce travail, ou investir davantage de temps avec mes proches ?

Comment surmonter le blues de septembre ?

Commencez par l’accepter, sans dramatiser. En parler avec ses proches et se remémorer ensemble les bons souvenirs permet de prolonger l’émotion et de la normaliser. Ensuite, il faut se projeter à nouveau : notre cerveau a besoin de projets — un voyage, une activité, ou simplement donner une nouvelle saveur à la fin d’année. L’idée n’est pas de remplir son agenda, mais de parsemer son quotidien de petites choses qui lui donnent du relief. Au final, ce blues rappelle l’importance de construire une vie qui mérite d’être vécue, bien au‑delà du travail.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire