Constance se confie sur sa dépression dans un documentaire poignant

par Olivier
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Constance se confie sur sa dépression dans un documentaire poignant
France

Dans le documentaire Santé mentale – Briser le tabou diffusé sur M6, plusieurs personnalités, dont l’humoriste Constance, partagent leur expérience des troubles psychiques. Elle y exprime avec sincérité son parcours marqué par un burn-out et une dépression sévère, décrivant une sensation d’être « coincée dans de la boue » et écrasée par le regard des autres.

Constance avait déjà abordé publiquement sa dépression en novembre 2022, après plusieurs mois d’absence liés à une hospitalisation en service psychiatrique. Son diagnostic, après trois tentatives de suicide, est un trouble bipolaire. Cette maladie devient alors le fil conducteur de son spectacle Inconstance, programmé du 5 au 20 juin au Théâtre de l’Atelier à Paris.

Une vision stigmatisée avant le diagnostic

Avant d’être elle-même confrontée à cette maladie mentale, Constance confiait percevoir la psychiatrie comme réservée aux personnes « tarées » et considérait la dépression et le burn-out comme des formes de paresse. Élevée avec l’idée que « ce qui ne tue pas rend plus fort », elle avoue avoir manqué de compréhension envers sa mère dépressive. Elle souligne que la dépression ne peut véritablement être saisie que par ceux qui la vivent :

« On ne peut pas comprendre ce qu’est la dépression tant qu’on ne l’a pas vécue. »

Le poids de la douleur psychique

La dépression s’est manifestée pour l’humoriste par une souffrance intense et paralysante : impossibilité de se lever, de manger, de se laver ou de communiquer. Elle décrit un état d’angoisse permanent, de tachycardie et de pleurs prolongés sans répit. Si cette douleur est profondément physique, elle résulte néanmoins d’un dysfonctionnement cérébral chimique, une réalité qui l’a rassurée :

« La douleur est atroce. J’avais l’impression d’avoir été rouée de coups. Il y a un truc chimique qui déclenche ça dans le cerveau. »

Accepter le diagnostic : un parcours difficile

La révélation du trouble bipolaire a d’abord été difficile à accepter. Issue d’une famille marquée par des antécédents psychiatriques douloureux – une grand-mère bipolaire, une mère dépressive et une arrière-grand-mère suicidée, longtemps qualifiée de « folle » – Constance redoutait d’être enfermée dans ce « cercle des femmes folles ». Pourtant, grâce aux soins médicaux, à la psychothérapie et à la psychiatrie, elle a pu se libérer de ce stigmate :

« Je me suis dit : ‘je suis malade, j’ai besoin d’aide et il y a tout ce qu’il faut pour me soigner.’ »

Un regard critique sur l’hôpital public

Son séjour en unité psychiatrique dans un hôpital public fut éprouvant. Elle dénonce un personnel épuisé et un environnement austère, assimilable à une prison, où les patients reçoivent essentiellement des médicaments, sans distractions adaptées. Son rétablissement s’est davantage appuyé sur des cliniques privées, un parcours coûteux qui l’a menée à une situation financière précaire, sauvée par le soutien familial.

Transformer la douleur en humour

Constance a choisi d’aborder ses hospitalisations et tentatives de suicide dans son spectacle, usant de l’humour pour dédramatiser ces expériences. Elle évoque avec légèreté des moments absurdes, comme les effets secondaires de ses traitements ou ses activités inattendues en pyjama. Elle souligne que cette démarche offre des pistes de solutions et contribue à la compréhension :

« Mon spectacle est beaucoup plus drôle que ce que je pensais et quand j’entends le public rire, je me dis ‘bingo’ ! »

Au-delà du rire, elle reçoit des retours positifs de spectateurs qui, grâce à son témoignage, ont accepté leur traitement et constatent une amélioration de leur état.

Un équilibre retrouvé

Aujourd’hui, Constance se sent enfin bien, non pas simplement en convalescence, mais véritablement stabilisée. Après des années de lutte contre un instinct de mort persistant, la confirmation du diagnostic et la mise en place d’un traitement adapté lui permettent désormais de vivre normalement. Malgré la douleur traversée, elle considère ce chemin comme nécessaire à son apaisement actuel :

« Si c’était à refaire, même si c’était terrible, je le referais, parce que je suis tellement heureuse et apaisée aujourd’hui. »

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