Construction d’une ligne électrique France-Espagne : enjeux et tensions

par Olivier
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Construction d'une ligne électrique France-Espagne : enjeux et tensions
France, Espagne

Les enjeux sociétaux autour de la ligne électrique France-Espagne

Une opération d’expulsion d’opposants à la construction d’une ligne à très haute tension a eu lieu dans les Landes, un événement qui illustre les tensions croissantes autour de ce projet colossal estimé à 3 milliards d’euros. Cette ligne de 400 km, bien que majoritairement sous-marine, effectue une incursion de 27 km dans les terres pour contourner le gouf de Capbreton.

Le Réseau de Transport d’Électricité (RTE) justifie cette initiative en arguant qu’elle est essentielle pour favoriser la solidarité entre les énergies renouvelables des deux pays. Jérôme Rieu, délégué de RTE pour le Sud-Ouest, souligne que cette interconnexion permettra d’accroître les échanges d’électricité, rendant ainsi possible le transfert de surplus d’énergie lorsque l’Espagne connaît une forte production grâce à ses panneaux photovoltaïques.

Actuellement, les interconnexions entre la France et l’Espagne sont saturées, freinant ainsi la capacité d’échange nécessaire pour soutenir la transition énergétique en cours. RTE prévoit d’augmenter la capacité à 5.000 MW, équivalent à la production de cinq réacteurs nucléaires.

Construction de la ligne électrique

La situation est particulièrement tendue dans les Landes, où le tracé de la ligne doit passer à moins de 100 mètres de plusieurs habitations et espaces naturels protégés. Un collectif, Stop THT 40, s’est formé pour s’opposer à ce projet, mettant en avant les risques environnementaux liés à la proximité de la construction de zones de vie telles que des plages et des dunes.

Des préoccupations sont également soulevées par des experts environnementaux, comme Erwan Simon, qui craignent que les travaux sous-marins n’affectent la dynamique des vagues et la biodiversité marine. Il déplore la transformation de l’océan en ce qu’il désigne comme une vaste zone industrielle, alors que des projets similaires d’éoliennes se multiplient le long des côtes.

Les travaux de construction de cette ligne de très haute tension devraient s’achever en 2028, mais les tensions et les protestations locales soulignent la nécessité de trouver un équilibre entre développement énergétique et préservation des territoires.

Un autre projet dans le Gard soulève également des inquiétudes, car il traverse des zones naturelles sensibles. L’État, tout en affirmant l’indispensabilité de ces grandes infrastructures, devra naviguer entre les impératifs de souveraineté énergétique et les préoccupations des riverains et des défenseurs de l’environnement.

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