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L’essentiel
Après plusieurs semaines de tensions, plus de 62 % de grévistes ont été recensés au sein des services départementaux de l’Office français de la biodiversité, un taux historique depuis sa création en 2020. Ce mouvement de grève sans précédent met en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement, le monde agricole et l’OFB, exacerbées par des déclarations publiques controversées du Premier ministre concernant les pratiques de contrôle des agents.
Deux jours avant le début de la grève, un rapport d’inspection interministérielle a mis en cause la perception des conflits entre agriculteurs et agents de l’OFB, soulignant que les tensions étaient souvent exagérées. Ce document a révélé que seulement 180 cas de conflits avaient été recensés parmi environ 400.000 contrôles effectués depuis 2020, suggérant que les désaccords étaient peu fréquents, mais significatifs sur un terrain déjà fragile avec des enjeux élevés pour les agriculteurs.
Un dialogue nécessaire entre deux mondes
La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, a insisté sur l’importance d’établir un meilleur dialogue entre les agents de l’OFB et les agriculteurs. Elle a souligné que, malgré le faible nombre de conflits, la perception défavorable des contrôles administratifs alimentait la méfiance.
Elle a précisé qu’il était essentiel de bâtir des relations de confiance, expliquant que la peur d’un contrôle mal perçu pouvait nuire à l’engagement des agriculteurs. Annie Genevard a d’ailleurs pris des mesures dès son arrivée au ministère pour apaiser les tensions, en instaurant un contrôle administratif unique pour limiter le nombre d’interventions par exploitation et en encourageant les agents à adopter une approche pédagogique dans leurs interactions avec les exploitants agricoles.
L’humain au cœur des préoccupations
Le rapport d’inspection a également mis en exergue l’importance du facteur humain dans les relations entre l’OFB et le secteur agricole. La ministre a adopté une approche qui privilégie le dialogue et la compréhension mutuelle, tout en reconnaissant la nécessité de remédier aux préoccupations des agents quant à leur sécurité.
Des mesures telles que la dissimulation des armes lors des contrôles et l’introduction de caméras-piétons pour les agents de l’OFB ont été proposées pour assurer une plus grande sécurité, bien que ces initiatives ne suffisent pas à résoudre les tensions actuelles. Afin de renforcer ces efforts, des rencontres entre agriculteurs et agents seront organisées par les chambres d’agriculture départementales.
En attendant, un appel à l’apaisement et au respect mutuel a été lancé par la direction de l’OFB, affirmant que les agents agissent dans le cadre légal des missions qui leur sont confiées, un message crucial au sein de ce contexte de méfiance et de dialogue difficile.