Guerre en Ukraine : Les animaux, victimes oubliées du conflit

par Olivier
0 commentaire
A+A-
Reset
Guerre en Ukraine : Les animaux, victimes oubliées du conflit
Ukraine, France

Pris comme les humains au milieu des bombardements, les animaux sont des victimes collatérales de la guerre. Depuis le début du conflit en Ukraine, les animaux en Ukraine paient eux aussi un lourd tribut, bien que leur sort soit souvent passé sous silence. Au début du mois, une attaque de drone russe a provoqué un incendie dans un élevage porcin de la région de Kharkiv, au nord-est de l’Ukraine, tuant environ 13 000 cochons piégés par les flammes.

En septembre, sept chevaux avaient également été tués dans la région de Kiev lors d’une attaque visant un centre équestre. Les combats n’épargnent pas non plus la faune sauvage : moins d’un an après le déclenchement de la guerre, des scientifiques alertaient déjà sur la mort d’environ 50 000 dauphins en mer Noire, conséquence des explosions sous-marines et de l’utilisation de sonars militaires.

Des parcs animaliers qui « manquent de tout »

Sur le terrain, plusieurs ONG constatent une situation dramatique. « De nombreux animaux domestiques ont été abandonnés lors des évacuations ou ont perdu leurs familles à cause des violences », expliquent par écrit des responsables de Peta en Ukraine. Des chiens et des chats sans abri se cachent dans les décombres, terrifiés ou affamés. Dans ce grand pays agricole, le bétail est également décimé, « les attaques contre les exploitations agricoles les laissant sans nourriture, ni soins », ajoutent-ils.

Même constat tragique dans les zoos situés sur la ligne de front. « Ils manquent de tout : nourriture, soigneurs, médicaments. Certains établissements ont été coupés des infrastructures et ne peuvent plus recevoir de livraisons », alerte Alesya Lischyshyna, responsable de l’antenne Ukraine du réseau Quatre Pattes.

Des dizaines de milliers de chiens et chats errants

Dans ce champ de ruines, des volontaires tentent au péril de leur vie de sauver et de soigner ces animaux. « Les missions de sauvetage se déroulent souvent dans des conditions de danger extrême », confirment les équipes de Peta, qui coopèrent avec les brigades d’évacuation militaires et policières pour récupérer les animaux sur le front. Depuis le début du conflit, Peta et l’ONG ARK (Animal Rescue Kharkiv) assurent avoir secouru plus de 22 000 animaux — chiens, moutons ou chèvres — ensuite accueillis dans des refuges ou sanctuaires pour être soignés.

Aux quatre coins du pays ravagé, les bénévoles de Quatre Pattes agissent de même, avec pour missions principales de capturer, stériliser, vacciner et relâcher les chiens errants ou abandonnés. Avant même la guerre, l’Ukraine faisait face à une importante population de chiens et de chats errants — quelque 200 000 chiens et encore davantage de chats dans les rues.

Une trentaine d’ours recueillis dans un refuge

La situation s’est aggravée, multipliant les animaux perdus ou abandonnés. « Beaucoup prennent la fuite, effrayés pendant les attaques, ou se perdent lors de l’évacuation de leurs familles », indique Alesya Lischyshyna, soulignant aussi « la suspension de la plupart des programmes municipaux de gestion de chiens errants ».

Présentes en Ukraine depuis 2012, les équipes de Quatre Pattes disent avoir soigné près de 40 000 chiens et chats depuis l’invasion. À Domazhyr, à une quinzaine de kilomètres de Lviv, l’ONG prend aussi soin d’une trentaine d’ours recueillis après avoir été sauvés de la captivité ou des bombardements.

La règle des 3-3-3

À des milliers de kilomètres de la zone de guerre, la solidarité s’organise également. En France, la toute jeune association HDF Terre de Providence organise des rapatriements de chiens accueillis dans le refuge ukrainien Happy Dog afin de leur trouver des familles adoptives. Courant août, un premier convoi a permis à une quinzaine de chiens et à trois chats en provenance d’Ukraine de rejoindre de nouveaux foyers.

« Beaucoup sont traumatisés par la guerre ou par les maltraitances qu’ils ont subies », témoigne la présidente Lucie Charoy. Mais au fil du temps, on voit qu’ils s’apaisent. Comme pour tous les animaux adoptés, cela passe par la règle des 3-3-3 : il leur faut trois jours pour se poser, trois semaines pour s’habituer à leur nouveau foyer et trois mois pour se révéler et être un membre à part entière de la famille. À la fin du mois, un nouveau convoi partira de France en direction de l’Ukraine pour mettre à l’abri d’autres chiens et chats ayant connu l’enfer et espérant désormais trouver le bonheur.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire